Egypte: en matière de terrorisme, les journaliste priés de se plier à la version officielle

Le 4 juillet, le président Al-Sissi s'adresse aux troupes stationnées dans le Sinaï.

Sous peine de prison, les journalistes pourraient être obligés de se conformer à la version officielle pour relater les attaques terroristes.

Après l’assassinat du procureur général Hisham Barakat le 29 juin et les incursions des jihadistes de l’Etat islamique dans le Sinaï, le gouvernement égyptien a choisi de durcir son projet de loi anti-terrorisme. Quitte à remettre gravement en cause les règles fondamentales du journalisme.

Parmi les nombreux amendements approuvés par le cabinet présidentiel, et qui attendent désormais la ratification du président Al-Sisi, le Daily News Egypt souligne l'inquiétant l’article 33. Celui-ci indique que «toute personne qui publie des informations ou données sur les attaques terroristes contredisant les déclarations officielles faites par les instances responsables sera punie d’un minimum de deux ans de prison.»

Cette modification de la loi serait liée à la couverture médiatique des événements dans le Sinaï, selon le quotidien égyptien Ahram: le bilan du nombre de morts a varié considérablement entre la version officielle et les informations rapportées par les médias. «Le gouvernement a le devoir de protéger les citoyens des fausses informations», prétend le ministre de la Justice Ahmed al-Zind, cité par l’AFP.

Les journalistes alarmés

Les médias s'inquiètent d’une telle mesure. Gamal Abdel Rehim, secrétaire adjoint du Syndicat des journalistes, a critiqué dans les colonnes d’Al Ahram la «violation de la Constitution» que constitue cet article, estimant qu’il «dénie aux journalistes le droit d’obtenir l’information de différentes sources». La Constitution égyptienne stipule par ailleurs qu’aucun crime de presse ne peut être puni par une peine de prison.

Khaled El-Balshy, du Syndicat des journalistes, a dénoncé dans le Daily News Egypt cette proposition qui «ne viole pas seulement la Constitution, mais établit également un unique standard de vérité, qui sont les déclarations officielles».

Cette proposition ne fait qu’augmenter les (...)

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