Egypte : «Ils nous ont demandé de renoncer à Dieu, puis le massacre a commencé»

«Libération» a pu se rendre dans le village de Nazlet Hanna, qui pleure la mort de sept habitants coptes. Ils ont été assassinés vendredi par l’Etat islamique lors de l’attaque d’un bus de pèlerins, qui a fait 29 morts.

Mariam n’a plus la force de se tenir debout. On la soutient pour qu’elle puisse marcher. Aller à l’église, prier, se recueillir avec les siens, tous ces moments autrefois si habituels sont maintenant empreints de souffrance. «Ils m’ont pris mon frère. Ils lui ont tiré une balle sous le menton puis une autre dans le cœur», dit-elle dans un dernier filet de voix. On l’entend à peine, ses yeux tournés vers le ciel, les mains tendues vers le souvenir de son frère quand il lui souriait encore quelques minutes avant de monter dans le bus.

Comme des dizaines d’autres chrétiens, le jeune homme se rendait vendredi, veille de ramadan, en pèlerinage au monastère Saint-Samuel, à environ une heure trente de là, en plein désert. Ils sont tombés dans une embuscade, revendiquée dès le lendemain par l’Etat islamique. «Une dizaine d’hommes masqués et armés nous ont coupé la route. Ils nous ont demandé de renoncer à Dieu. On leur a dit non, il n’en est pas question. Alors le massacre a commencé», raconte de son côté une femme qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, après avoir perdu une partie de sa famille. Bilan : 29 morts et 25 blessés.

«Nos martyrs». Ici, à Nazlet Hanna, bourg d’environ 6 000 âmes situé à moins de 200 km au sud du Caire, les larmes ont envahi les rues. Sept pèlerins ne sont pas revenus, cinq sont à l’hôpital. Les femmes, drapées dans de longues robes sombres, le visage souligné d’un voile noir, portent désormais le deuil. A la sortie de l’église, le père Pernaba Fawzi Hanine tente de rassurer les fidèles : «Nous devons être fiers de nos morts. Aucun d’entre eux n’a renié Dieu. Ils sont morts en croyants. Ce sont nos martyrs.» Mais en aparté, ses propos sont plus nuancés. «J’éprouve un très grand chagrin. C’est la première fois que nous subissons une (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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