Publicité

Egypte : «Des années que les journalistes sont emprisonnés pour soi-disant propagation de fausses nouvelles»

Abdel Fattah al-Sissi à Berlin, le 3 juin 2015.

Sophie Pommier, spécialiste de l'Egypte, analyse le projet de loi anti-terroriste qui touche par ricochet au travail des journalistes. Et revient sur les limites de la logique du tout répressif instauré par le président al-Sissi.

Sophie Pommier, fondatrice du cabinet d’expertise sur le monde arabe Méroé, analyse le projet de loi anti-terroriste mis au point par le pouvoir.

Les journalistes vont-ils être contraints de se conformer à la version officielle pour relater les attaques terroristes ?

Il ne faut pas se focaliser sur un projet de loi sur le terrorisme qui ne concerne d’ailleurs que pour partie les journalistes, alors que les atteintes aux droits de l’homme sont multiformes aujourd’hui en Egypte. En ce qui concerne la liberté de la presse, elle est de fait bafouée depuis longtemps et la situation n’a cessé de se dégrader. Cela fait des années que les journalistes sont interdits de séjour dans le Sinaï et que l’on ne sait pas vraiment ce qu’il s’y passe. Des années que les chiffres des pertes subies par l’armée, des victimes des attentats et des terroristes tués sont sujets à caution et ne peuvent être vérifiés. Des années que les journalistes sont sanctionnés, voire emprisonnés pour soi-disant propagation de fausses nouvelles ou atteinte à la sécurité ou à l’image du pays. Sous Moubarak, Morsi, les militaires, comme sous Al-Sissi. Le 3 mai dernier, à l’occasion de la journée internationale de la presse, Amnesty International avait rappelé qu’il y avait à cette date dix-huit journalistes emprisonnés en Egypte. On peut aussi évoquer l’affaire des journalistes d’al-Jazeera qui ont fait les frais des tensions entre l’Egypte et le Qatar, etc.

La profession a t-elle réagi ?

Ce qui me semble intéressant, c’est le changement de ton des médias depuis quelques temps. Alors que la presse se montrait totalement inféodée au pouvoir depuis le coup d’Etat de juin 2013, elle a récemment pris ses distances et adopté un ton critique. J’y vois deux explications possibles. (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Direct - Grèce : un nouveau sommet européen à Bruxelles dimanche
Défense de la famille, justice sociale: le sermon du pape aux latinos
Les Grecs mi-figue mi-raisin sur la France
Après le non, Aléxis Tsípras pressé par Bruxelles d’abattre de nouvelles cartes
Pourquoi la crise grecque parle aux Français