Effets de la pandémie sur l'éducation: l'Onu craint une "catastrophe générationnelle"

EFFETS DE LA PANDÉMIE SUR L'ÉDUCATION: L'ONU CRAINT UNE "CATASTROPHE GÉNÉRATIONNELLE"

par Michelle Nichols

NATIONS UNIES (Reuters) - Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a fait part mardi de son inquiétude face à la fermetures des écoles dans le monde en raison du coronavirus, "une catastrophe qui touche toute une génération", et a estimé que le retour en toute sécurité des élèves en classe constituait une "priorité absolue".

A la mi-juillet, les écoles étaient fermées dans quelque 160 pays, affectant plus d'un milliard d'élèves, tandis qu'au moins 40 millions d'enfants ont manqué l'école maternelle, déclare Antonio Guterres dans sa note de synthèse https://www.un.org/fr/coronavirus/future-education-here sur "l'éducation à l'époque du Covid-19 et au-delà".

Avant même la pandémie, plus de 250 millions d'enfants n'étaient pas scolarisés dans le monde, et seul un quart des élèves du secondaire dans les pays en développement quittent l'école avec des compétences de base, a-t-il rappelé dans un message vidéo diffusé à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, célébrée le 12 août.

"Nous sommes désormais face à une catastrophe qui touche toute une génération et risque d’empêcher l’humanité d’exploiter un énorme potentiel, de compromettre des décennies de progrès et d’aggraver encore des inégalités tenaces", prévient-il.

"Lorsque la transmission du Covid-19 à l’échelle locale sera jugulée, il faudra donner la priorité absolue au retour des élèves dans les écoles et autres centres d’enseignement dans les meilleures conditions de sécurité possibles", poursuit le secrétaire général de l'Onu.

Antonio Guterres appelle également à "donner la priorité à l’éducation dans les décisions financières".

Le déficit de financement de l’éducation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, nécessaire pour atteindre "l'objectif de développement durable de l'éducation", est actuellement chiffré à 1.500 milliards de dollars par an mais va encore se creuser: l'Unesco estime que la pandémie va l'accroître d'un tiers.

L'Onu demande enfin de cibler les personnes les plus isolées, "celles en situation d’urgence ou de crise, celles qui font partie de minorités, celles qui sont déplacées ou handicapées" et de repenser l’enseignement notamment, en investissant dans le numérique et les infrastructures.

La note d'orientation de l'Onu est lancée parallèlement à #SaveOurFuture, une campagne menée par dix partenaires, dont l'Unesco, pour sensibiliser à l'urgence de l'éducation dans le monde.

(version française Kate Entringer, édité par Henri-Pierre André)