EE-LV : Duflot-Placé, divorce consommé

La ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, l’écologiste Cécile Duflot, et le patron des sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé, le 23 juin, à Paris.

Le torchon brûle entre les deux pilotes du parti écolo. Les Verts s’inquiètent.

«Papa et maman se séparent. Mais qui va garder les enfants ?» La question, rapportée par Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-les Verts, vient d’un socialiste troublé de ne plus savoir à quel vert se vouer. Le tandem Duflot-Placé n’est plus. Depuis la sortie des ministres écologistes du gouvernement, ces deux leaders ont acté un divorce à l’amiable. Ils se parlent toujours. Mais «politiquement, c’est terminé», lâche un proche de Cécile Duflot. L’alternative de gauche à François Hollande que l’ex-ministre du Logement veut construire ne colle plus avec la ligne «réalo-gestionnaire» défendue par Jean-Vincent Placé. «Cette guerre renvoie à leurs racines politiques, Jeunesses ouvrières catholiques pour Cécile Duflot, Parti radical de gauche pour Jean-Vincent Placé», rappelle Jean-Luc Bennahmias, ex-numéro 1 des Verts qui vient de lancer le Front démocrate.

«Grandir». Chez les Verts, on s’inquiète. Depuis 2007 et la déroute de Dominique Voynet à la présidentielle, Duflot et Placé ont patiemment mis en place les conditions d’une accession aux responsabilités. «Ils ont fait grandir EE-LV», rappelle Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale. Ils l’ont surtout verrouillé, grincent leurs détracteurs. Cela leur vaudra ce surnom : «la Firme». Et quelques coups de sang et défections notoires. Dernière en date : celle de la sénatrice Marie-Christine Blandin. Dans un courrier publié par le Nouvel Observateur, celle qui avait contribué à fonder les Verts en 1984 dit ne plus se retrouver dans «des volte-face de postures entre complaisance et radicalité». En septembre, c’est Noël Mamère, autre figure du parti, qui avait claqué la porte, excédé par les calculs du duo et sa mainmise sur le parti écolo.

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