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Edwige Diaz (RN) perquisitionnée après des soupçons d’emploi fictif

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ROMAIN PERROCHEAU / AFP

POLITIQUE - Voilà qui ne devrait pas arranger la réputation du Rassemblement national auprès des institutions européennes. Ce lundi 5 décembre, la députée RN Edwige Diaz fait l’objet de perquisitions à son domicile bordelais et à son bureau de l’Assemblée nationale, rapportent Mediapart et Libération.

L’élue RN est visée dans le cadre d’une enquête ouverte par le Parquet européen, qui s’intéresse à son activité du temps où elle était attachée parlementaire de l’ex-eurodéputé FN (puis RN) Jacques Colombier. Ce dernier a été placé en garde à vue dans le cadre de cette procédure.

Dans un communiqué diffusé à la mi-journée, le Parquet européen annonce qu’il a ouvert cette enquête préliminaire après avoir été saisi par le Parquet de Bordeaux « sur le fondement d’un signalement de l’association Anticor » visant Jacques Colombiers.

« Détournement de fonds publics »

« Les investigations ont été confiées au Service d’Enquête Judiciaire des Finances qui les conduit sous la direction du Parquet européen », poursuit le communiqué, précisant que l’enquête a été ouverte pour « des chefs de détournement de fonds publics, complicité et recel ». Des faits « susceptibles d’avoir été commis en 2018 et 2019 et portant sur des soupçons d’emploi fictif d’assistant parlementaire européen ».

Au mois de juin 2021, Rue 89 Bordeaux avait relayé le signalement fait par Anticor auprès du Parquet de Bordeaux, sur la base « de témoignages d’élus du Rassemblement national ». Pour l’association anticorruption, Edwige Diaz pouvait difficilement cumuler son poste d’attachée parlementaire avec ses autres activités : secrétaire départementale du parti d’extrême droite, vice-présidente du groupe RN à la région, formatrice ou encore cheffe d’entreprise

Auprès de Libération, l’avocat de l’intéressée, Alexandre Varaut, dénonce une « vengeance politique » à l’encontre de sa cliente. Selon lui, Edwige Diaz « peut justifier chaque minute de son emploi du temps » et demeure « absolument sereine » quant aux suites de l’enquête.

Représentante d’une « nouvelle élite »

Il faut dire que celle-ci tombe mal pour la députée de Gironde. Nommée vice-présidente du Rassemblement national dans le sillage de l’élection de Jordan Bardella, la trentenaire compte parmi les étoiles montantes sur lesquelles mise le parti lepéniste. « Un exemple de cette nouvelle élite que le RN souhaite faire émerger », soulignait au mois de juin celui qui était alors président par intérim de la formation d’extrême droite.

Dans son communiqué, le Parquet européen rappelle que Jacques Colombier et Edwige Diaz « bénéficient de la présomption d’innocence ». Il n’empêche que cette procédure vient jeter le trouble au sein de cette formation déjà soupçonné d’avoir utilisé les fonds européens pour ses propres besoins. Pour rappel, Marine Le Pen est soupçonnée d’avoir rémunéré avec l’argent du contribuable européen des cadres qui n’exerçaient en réalité que pour le FN.

Au total, 6,8 millions d’euros sont concernés dans cette affaire pour laquelle Marine Le Pen est mise en examen pour « abus de bien public » et « détournements de fonds publics », ainsi que 17 responsables du parti d’extrême droite. Dans un rapport de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), les policiers décrivent « un système organisé frauduleux » et accablent l’ex-présidente du RN.

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