Les édulcorants augmenteraient le risque de cancer

Les personnes qui consomment régulièrement des édulcorants, et notamment de l'aspartame et de l’acésulfame-K, auraient un risque plus important de développer un cancer, affirme une étude française.

Une alternative au sucre néfaste pour la santé. Les édulcorants sont des additifs alimentaires au goût sucré utilisés dans de nombreux produits alimentaires pour remplacer le saccharose. Leur gros avantage est qu’ils sont moins caloriques. De précédentes études avaient déjà montré un lien entre une consommation excessive d’édulcorants et le risque accru d’obésité, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. Une nouvelle étude suggère maintenant qu’ils seraient également liés à un risque accru de cancer.

Pour arriver à ce constat, les chercheurs de l’Inserm, de l’INRAE et de l’Université Sorbonne Paris Nord, ont analysé les données de 102 865 adultes issues de la cohorte NutriNet-Santé. Tous les participants ont tenu un journal alimentaire et ont été répartis en trois groupes : les grands consommateurs d’édulcorants, les faibles consommateurs et ceux qui n’en consommaient pas du tout. Presque la moitié des volontaires ont été suivis pendant plus de huit ans.

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Plusieurs hypothèses

D’après les résultats publiés dans la revue PLOS Medicine, les plus gros consommateurs d'édulcorants, et notamment d’aspartame (E951) et d’acésulfame-K (E950), ont 13% plus de risques de développer un cancer lié à l’obésité (cancer colorectal, de l’estomac ou de la prostate). Ils ont également 22% plus de risque de développer un cancer du sein.

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce constat. D’abord, lorsque l’aspartame se transforme en formaldéhyde lors de la digestion, l’agent s’accumule dans les cellules et peut les rendre cancéreuses. Certains édulcorants peuvent également endommager l’ADN ou encore modifier le microbiote intestinal, ce qui affaiblirait le système immunitaire. Cette étude en appelle d’autres pour mieux comprendre les mécanismes en cause.

En France, l’Anses précise "qu’il n’existe pas d’élément probant permettant d’encourager, dans le cadre d’une politique de santé publique, la substitution des sucres par des édulcorants intenses".

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