EDITO. Un président de la République a toujours tort quand il a l'air de critiquer les Français

Bonjour Hervé Gattegno. Vous revenez sur ce propos d'Emmanuel Macron qui a fait polémique, jeudi, lorsqu'il a déploré, à propos de la gestion de l'épidémie, que la France soit devenue "une nation de 66 millions de procureurs". D'après vous, est-ce que c'est un dérapage?
En tout cas, c'est un propos qui ne semble pas avoir été calculé, ce qui ne veut pas dire qu'il ne le pensait pas. Emmanuel Macron était venu annoncer un plan d'investissement pour la recherche quantique. Et là, il est parti dans un développement sur la place de l'erreur dans la recherche scientifique qui l'a conduit à cette diatribe contre ce qu'il appelle "la traque incessante de l'erreur". On peut discuter du fond, mais ce qui est sûr, c'est qu'il a eu tort – parce qu'un président de la République a toujours tort quand il a l'air de critiquer les Français. Ça rappelait sa phrase sur les "gaulois réfractaires", dans laquelle tous les Français peuvent se reconnaître mais qui est déplacée dans la bouche du président de la République. Dans le contexte de l'épidémie, ça ressemble à une façon de se défausser. Et en plus, ça a escamoté ses annonces qui étaient censées rassurer les étudiants. Donc c'était un discours sur l'erreur… qui l'a conduit à en faire une.

Mais vous dites qu'on peut discuter du fond de ce qu'il a dit ; ça signifie que, quand il regrette toutes les critiques contre sa gestion de la crise sanitaire, vous partagez son point de vue?
Soyons clairs, toutes les critiques, et surtout toutes les in...


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