EDITO. Lionel Jospin, c'était la gauche plurielle ; maintenant, on a la gauche… plus rien

Bonjour Hervé Gattegno. Vous évoquez ce dimanche matin le livre de Lionel Jospin, sorti cette semaine, dans lequel il analyse la situation politique et livre une critique sévère sur la présidence Macron. Est-ce que ça vous paraît une contribution utile au débat?
Oui, et même doublement utile. D’abord par ce que Lionel Jospin fait partie des grands dirigeants à qui on peut reconnaître à la fois l’expérience et la hauteur de vue – donc sans être forcément d’accord, on trouve de l’intérêt à ce qu’il écrit ; il est dans le registre de l’analyse politique, pas dans la petite phrase. Et puis c’est utile politiquement parce que la gauche n’a quasiment plus de parole audible aujourd’hui et que l’intention avouée de Lionel Jospin, c’est justement d’aider la gauche à se reconstruire, à ne pas se laisser écrabouiller par le duel des deux blocs qui seraient le macronisme et l’extrême-droite. De ce point de vue, il peut être content parce que tous les leaders de gauche l’encensent et rivalisent d’éloges envers lui – surtout ceux qui ne l’ont pas connu. Mais c’est dire aussi que le vide est très, très profond s’il suffit d’un livre pour le remplir. Jospin, c’était la gauche plurielle ; maintenant, on a la gauche… plus rien.

Sa principale critique contre Emmanuel Macron, c’est ce qu’il appelle la "verticalité" de l’exercice du pouvoir, qu’il juge anachronique. Est-ce qu’il tape juste?
C’est une critique à la fois juste, facile et inutile. Oui, Emmanuel Macron préside d’une façon verticale...


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