EDITO. Les indispensables de Sciences et Avenir se penchent sur les grandes énigmes de l'évolution
"(R)évolution permanente", c'est le titre de l'édito du nouveau numéro des "Indispensables" de Sciences et Avenir. Le magazine est disponible partout depuis le 22 décembre 2021.
Vingt-cinq ans seulement avant la naissance de Darwin, de la plume du botaniste Bernardin de Saint-Pierre, on pouvait lire ceci : "Beaucoup de fruits sont taillés pour la bouche de l’homme [...] d’autres beaucoup plus gros, comme les melons, sont divisés par côtes et semblent destinés à être mangés en famille". Comme il devait être reposant de penser que la nature était bien faite et constituée d’espèces présentes depuis des temps immémoriaux.
Quelles sont les bases neuronales et génétiques de notre socialité ?
Et voilà que le grand Charles vient tout dynamiter ! Publiée en 1859, L’Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle pulvérise les vieilles lunes. À tout juste 50 ans, le naturaliste anglais propose un cadre théorique inédit qui permet d’expliquer pourquoi le vivant est ce qu’il est, sans l’aide d’une quelconque intervention divine. En résumé : les espèces résultent de mille variations dues au hasard dont certaines se maintiennent et d’autres non ; quant à l’humain, comme l’oursin, la carotte ou la bactérie Escherichia coli, il n’est que l’émergence d’un long processus sans projet ni finalité. Une théorie vertigineuse qui ébranle la pensée. Darwin ouvre ainsi un champ de spéculations infinies.
L’évolution révèle un récit des origines que la science, génomique en tête, ne cesse de faire évoluer. Confirmant et enrichissant le raisonnement darwinien, sans jamais le réfuter. Où en sommes-nous, plus d’un siècle et demi après cette révolution ? Les limites du monde connaissable reculent chaque jour un peu plus. Le voile se lève sur des interactions toujours plus complexes au sein de la biodiversité, soulevant des vagues d’interrogations dans de multiples disciplines : microbiologie, anthropologie, génétique, médecine, plus mêlées que jamais. Des traumatismes peuvent-ils se transmettre par-delà les générations ? Nous sommes doués d’altruisme et d’instincts de coopération… mais quelles sont les bases neuronales et génétiques de cette socialité ? Le plaisir [...]
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