Edi Rama, ce Premier ministre albanais attaqué par l’Iran

© Darko Vojinovic/AP/SIPA

Il a fallu deux mois au ­Premier ministre albanais pour reconnaître mercredi que le gouvernement avait été agressé par une puissance étrangère. En juillet, les ordinateurs de plusieurs ministères et de nombreux services publics ont été piratés pendant plus de vingt-quatre heures. Après restauration des services informatiques de l’État, le Premier ministre a fini par désigner l’agresseur : l’Iran. Sous prétexte que ­l’Albanie hébergerait sur son sol des représentants des ­Moudjahidine du peuple, un parti d’opposition iranien en exil, l’Iran aurait frappé Tirana au cœur.

Edi Rama, 58 ans, un ancien basketteur francophone décrit par ses partisans et adversaires comme ayant un caractère bien trempé et particulièrement déterminé, a décidé dans la foulée de rompre les relations diplomatiques avec Téhéran. Riposte quasi immédiate avec un deuxième raid cyber, cette fois contre la police albanaise. « Ces agresseurs ont déjà été condamnés par les amis et les alliés de l’Albanie », a tweeté samedi Edi Rama. Allusion au soutien de l’Otan, dont le pays est membre depuis 2009, et aux sanctions immédiates prises par les États-Unis cette semaine contre le chef des services de renseignement iranien, Esmaïl Khatib, responsable selon Washington de cette attaque.

Proche de la Turquie du président Erdogan et d’Israël, ex-catholique de gauche, Edi Rama, au pouvoir depuis huit ans, semble parti pour jouer les prolongations contre le régime des ­mollahs.


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