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EDF pense que la réforme du nucléaire français aboutira vite

EDF PENSE QUE LA RÉFORME DU NUCLÉAIRE FRANÇAIS ABOUTIRA VITE

par Benjamin Mallet

PARIS (Reuters) - EDF estime que la réforme de la régulation du parc nucléaire français aboutira rapidement et compte lancer sa propre réorganisation dans la foulée, ont indiqué à Reuters deux sources au fait du dossier.

Après un coup d'arrêt dû à l'épidémie liée au coronavirus, la France a repris ces derniers mois ses discussions avec la Commission européenne autour de son projet de réforme du dispositif de l'Accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh), visant à garantir la couverture des coûts d'EDF tout en préservant les consommateurs de hausses de prix trop importantes.

La direction de l'électricien public, qui réclame de longue date cette réforme, pense que les discussions aboutiront "très vite", potentiellement d'ici à "quelques semaines ou quelques mois", selon les sources interrogées par Reuters.

L'une d'entre elles a ajouté que la réorganisation d'EDF, qui vise à renforcer ses capacités d'investissement et de financement, serait lancée dans la foulée.

EDF et Bercy n'ont pas commenté ces informations.

L'Arenh permet actuellement aux concurrents d'EDF de lui acheter jusqu'à 100 térawatts-heure (TWh) d'électricité d'origine nucléaire à 42 euros par mégawatt-heure (MWh) pour fournir leurs propres clients.

EDF critique régulièrement cette régulation, votée en 2010 et censée arriver à son terme fin 2025, en dénonçant un prix de vente trop bas qui constitue selon lui une forme de subvention pour ses concurrents, tels que Total Direct Energie, Engie ou Eni, et ne permet pas de financer les investissements dans le parc nucléaire.

En février, le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy avait estimé que le réforme de la régulation pourrait n'être mise en oeuvre qu'au 1er janvier 2022.

La réorganisation potentielle d'EDF est pour sa part envisagée sous réserve seulement que la réforme de la régulation aboutisse.

Selon les grandes lignes du projet, nommé "Hercule" et présenté fin 2019, le groupe pourrait filialiser et introduire sur le marché de façon minoritaire ses activités aval et de services, ainsi que son pôle d'énergies renouvelables et sa filiale de distribution (Enedis), regroupés dans un ensemble appelée "Vert".

Cet ensemble "Vert" resterait majoritairement détenu et contrôlé par la maison-mère - appelée "Bleu" - qui porterait elle-même directement l'ensemble des activités nucléaires et le parc hydraulique d'EDF.

Le projet suscite toutefois une forte opposition des syndicats, qui y voient un premier pas vers un démantèlement et une privatisation d'EDF.

(Edité par Bertrand Boucey)