Écran et sommeil, attention aux liaisons dangereuses

Écran et sommeil, attention aux liaisons dangereuses

Une étude européenne pointe le lien entre le temps passé devant un écran, la durée de sommeil et de le risque de surpoids des enfants.

Aucune exposition aux écrans avant l’âge de trois ans. Une règle simple que tous les parents sont vivement encouragés à respecter avec leurs tout-petits. Jusqu’à l’âge de trois ans, c’est l’utilisation des cinq sens qui est essentiel pour le développement des enfants. Ces dernières années, de nombreuses études ont pointé les méfaits d’une exposition précoce aux écrans : augmentation de l’indice de masse corporelle, baisse de l’attention, retards de langage, hyper stimulation visuelle et auditive... la liste des ravages est longue.

Une nouvelle étude vient confirmer les dégâts causés par une exposition trop importante aux écrans. Selon une recherche menée sur plus de 4 000 enfants (âgés de 2 à 11 ans) de huit pays européens différents, le temps passé devant un écran et la durée du sommeil peuvent prédire, indépendamment, l’excès de poids des enfants. Ces conclusions ont été présentées lors du Congrès européen et international sur l'obésité (ECOICO 2020), organisé en ligne cette année du 1er au 4 septembre. Dans le cadre de cette étude, les parents devaient indiquer combien de temps les enfants passaient en moyenne à regarder la télévision, à jouer sur des consoles de jeux, à utiliser un téléphone portable, un ordinateur ou une tablette. Les parents renseignaient également le temps de chaque enfant passé à dormir. Résultat ? Les chercheurs ont constaté que le temps d'écran quotidien et la durée du sommeil avaient une corrélation inverse. Concrètement, la diminution de l’un augmentait l’autre donc moins les enfants passaient de temps derrière les écrans et plus ils restaient dans les bras de Morphée.

Moins d’écran pour plus de sommeil

D’après cette étude, pour chaque heure supplémentaire passée devant un écran, les enfants étaient 16% plus susceptibles de devenir en surpoids ou obèses pendant la durée de l’étude. Chaque heure de sommeil en moins était associée à un risque accru de 23% de surpoids ou d'obésité. Après ces premiers résultats, les scientifiques ont ajusté les données en prenant en compte certains facteurs (âge, sexe, niveau d’éducation des parents, etc). Finalement, ils ont constaté que l’association entre le surpoids et le temps passé devant un écran n’était plus vraiment significatif contrairement à la durée du sommeil.

Notre étude met en évidence le potentiel des stratégies de prévention du surpoids et de l'obésité qui favorisent une durée de sommeil adéquate et limitent le temps d'écran, étant donné que les deux ont prédit indépendamment le surpoids dans notre étude”, explique le Dr Viveka Guzman du Royal College of Surgeons en Irlande qui a dirigé le recherche. Et de poursuivre : “Le sommeil est un élément souvent sous-évalué mais fondamental dans le développement des enfants. Un manque de sommeil régulier engendre divers problèmes de santé. Nos résultats suggèrent que la durée du sommeil joue un rôle dans le lien entre le temps passé devant un écran et le surpoids, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre le mécanisme qui sous-tend cette relation”.