Ecosse : «L’indépendance n’apparaît plus comme un saut dans l’inconnu»

Sur George Square, à Glasgow, à l'aube du 19 septembre.

Pour l'historien franco-écossais Keith Dixon, malgré l'échec du référendum, le processus d'indépendance est lancé sur le long terme.

Keith Dixon est un historien franco-écossais, professeur honoraire de civilisation britannique à l’Université Lyon-II. Il dirige aussi la collection Bibliothèque écossaise des éditions Métailié. Il analyse la victoire du non ce matin au référendum écossais et les conséquences pour le camp indépendantiste.

55% de non contre 45% de oui : le résultat est finalement bien plus tranché que n’ont pu le laisser croire certains sondages ces dernières semaines. Le non a-t-il bénéficié d’un effet de peur ?

Je ne suis pas très surpris par la victoire du non mais je le suis par l’écart de dix points. L’effet de retournement vers le non peut en effet s’expliquer par les peurs agitées ces dernières semaines. De fait, la campagne négative du non, qui a joué sur une rhétorique catastrophiste critiquée à l’intérieur même du camp des unionistes, semble avoir payé. Mais ce qui me semble remarquable, c’est la progression du oui tout au long de la campagne. Au départ, le oui n’était qu’à 25,30% Il est aujourd’hui à 45%. Le oui a fait un saut qualitatif et quantitatif.

David Cameron s’est engagé à accorder plus de pouvoirs à l’Ecosse. Le camp du oui a-t-il tout de même, d’une certaine manière, gagné ?

Quoi qu’il arrive, étant donné la force du oui, il va y avoir des concessions pour l’Ecosse. Cameron, qui s’était toujours opposé à la «devolution max» (davantage de pouvoirs pour le Parlement semi-autonome écossais, notamment en matière de fiscalité), a cédé dans la panique. N’oublions pas qu’au départ c’était le but des indépendantistes, qui avaient proposé une question non pas double (oui ou non à l’indépendance) mais triple, avec une question sur la devolution max. David Cameron, sûr de gagner, avait refusé. Il est aujourd’hui obligé de faire des concessions, sous peine d’un retour de bâton. Donc oui, d’une certaine manière les indépendantistes (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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