Echange de prisonniers militaires entre l'Ukraine et la Russie

Membres du groupe de dix parachutistes russes capturés la semaine passée par l'Ukraine sur son territoire, lors d'une conférence de presse mercredi à Kiev. L'armée ukrainienne a libéré ces militaires, tandis que la Russie a relâché 63 soldats ukrainiens qui étaient entrés en territoire russe. /Photo prise le 27 août 2014/REUTERS/Valentyn Ogirenko

MOSCOU (Reuters) - L'Ukraine et la Russie ont procédé à un échange de prisonniers militaires après de "très difficiles" négociations, rapportent plusieurs agences de presse russes citant un commandant parachutiste, dimanche. L'armée ukrainienne a libéré un groupe de parachutistes russes capturés la semaine passée tandis que la Russie a relâché 63 soldats ukrainiens qui étaient entrés en territoire russe. Le gouvernement de Kiev avait annoncé avoir appréhendé 10 militaires russes et les avait présentés publiquement comme la preuve d'une intervention directe de l'armée russe aux côtés des séparatistes dans l'est de l'Ukraine. Il avait expliqué que ces soldats se trouvaient "en mission commandée" et qu'ils avaient été arrêtés pour avoir franchi illégalement la frontière ukrainienne en vue de soutenir "une organisation terroriste", expression employée par les autorités pour désigner les séparatistes. Moscou avait expliqué que ces militaires avaient pénétré "par erreur" en territoire ukrainien, ayant franchi la frontière à un endroit où elle n'était pas clairement matérialisée. Le chef d'état-major de l'armée russe, Alexeï Ragozine, a critiqué le comportement de l'Ukraine dans cette affaire. "Je considère comme inacceptable que nos soldats aient été détenus pendant autant de jours par les Ukrainiens", a-t-il dit, cité par l'agence RIA. Il a expliqué que la Russie avait, pour sa part, remis rapidement en liberté des "centaines" de soldats ukrainiens qui en plusieurs occasions ont franchi la frontière russe pour échapper aux rebelles pro-russes. Le dernier groupe de 63 militaires ukrainiens est entré en Russie mercredi, a-t-il dit. Cet échange peut apparaître comme le signe d'une légère détente entre les deux pays après plusieurs jours d'une escalade dans les combats autour des bastions sécessionnistes et après l'ouverture d'un deuxième front avec la prise de la petite ville côtière de Novoazovsk. (Mark Trevelyan; Pierre Sérisier pour le service français)