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Ebola : toujours là, 7 jours après la mort du malade…

Une équipe de l’OMS prend le plus grand soin à incinérer du matériel médical souillé par le virus Ebola. ©WHO/R. Sørensen
Une équipe de l’OMS prend le plus grand soin à incinérer du matériel médical souillé par le virus Ebola. ©WHO/R. Sørensen


Une équipe de l’OMS prend le plus grand soin à incinérer du matériel médical souillé par le virus Ebola. ©WHO/R. Sørensen

Les rites funéraires au cours desquels famille et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille jouent un rôle dans la transmission du virus Ebola. Une équipe américaine vient même de montrer que le virus resterait actif 7 jours après le décès du malade…

Le Pr Vincent Munster et son équipe des National Institutes of Health (Hamilton – Etats-Unis) ont travaillé à partir d’échantillons cellulaires (oraux, nasaux, oculaires, urogénitaux, cutanés…) et tissulaires (foie, rate…) prélevés sur des macaques infectés par le virus Ebola et tout juste euthanasiés.

Ils ont également disposés les carcasses d’animaux dans des chambres de simulation environnementale : 27°C et 80% d’humidité. Autrement dit, dans les conditions climatiques retrouvées en Afriques de l’Ouest. A final, les scientifiques ont retrouvé du virus vivant 7 jours après l’euthanasie. Ils ont encore prélevé des traces d’ARN viral 3 jours plus tard. Soit 10 jours après la mort.

L’OMS a tardé…

En conclusion, les auteurs confirment que le virus est « hautement stable » post-mortem. Ils ajoutent que leurs résultats seraient aussi parfaitement transposables à l’Homme. Ce travail confirme donc que sa transmission depuis une personne décédée reste possible, y compris plusieurs jours après la mort.

Dans son dernier bilan daté du 25 février 2015, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fait état de 23 964 cas confirmés d’infection à Ebola, dont 9 589 décès dans les 3 pays encore touchés : Guinée, Libéria et Sierra Léone. A l’occasion de la Session extraordinaire du Conseil exécutif de l’OMS sur ce sujet, le Dr Margaret Chan, la directrice générale, a précisé qu’il s’agissait de « la flambée de maladie à virus Ebola (…) la plus longue, la plus grave et la plus complexe jamais observée en près de 40 ans d’histoire de cette maladie ». Elle a par ailleurs consenti que « l’ensemble du monde, y compris l’OMS, a[vait] tardé à voir ce qui était en train de se produire ».