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Ebola : en Sierra Leone, «on est dans une course contre la montre»

Le pays a instauré un confinement national. Anne Boher-Holtz, de l'Unicef, a participé à la mise en place. Elle décrit la situation.

Imposer à six millions de personnes de rester à la maison pendant trois jours? C’est le pari fou qu’ont tenté les autorités sierra-léonaises de vendredi à dimanche. Un confinement national inédit censé permettre d’enrayer la progression alarmante du virus Ebola qui a déjà contaminé plus de 1600 personnes dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. 30 000 volontaires ont ainsi passé ce week-end prolongé à faire du porte-à-porte pour diffuser des informations et repérer les malades non encore identifiés. Chargée de communication à l’Unicef et actuellement basée à Freetown, Anne Boher-Holtz a accompagné certaines de ces équipes. Elle fait le bilan de cette opération exceptionnelle.

Comment se sont passés ces trois jours de confinement ?

Étonnamment, plutôt bien! La population a joué le jeu de façon impressionnante dès le premier jour, en tout cas en ville. Les gens avaient fait des stocks de nourriture et la veille les magasins avaient été pris d’assaut. Mais dès vendredi ils avaient baissé le rideau, les rues étaient vides. On pensait vraiment que ce serait bien plus chaotique alors que le déploiement policier est resté très limité. Ce ne fut pas facile: il a fallu dès le premier jour coordonner les 8000 équipes regroupant les 30 000 volontaires chargés de faire du porte à porte. L’Unicef a été chargé de les former. En seulement trois semaines, c’était un pari très ambitieux. Au démarrage de l’opération, il y a eu quelques petits ratés même, si dans l’ensemble, la mission a été accomplie. Le gouvernement a même été tenté de prolonger d’un jour supplémentaire mais ce serait devenu trop lourd pour la population.

Les gens ont donc plutôt bien réagi ?

Oui ils ont respecté les consignes et ont accepté cette initiative. Il y a une vraie lassitude par rapport à cette épidémie qui non seulement tue mais empêche les gens de circuler librement, (...)

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