"Eating the cats": avec sa parodie de Trump, The Kiffness propulsé star des réseaux sociaux

Le chanteur sud-africain David Scott, vrai nom de The Kiffness, pose à Paris le 25 septembre 2024 (GEOFFROY VAN DER HASSELT)
Le chanteur sud-africain David Scott, vrai nom de The Kiffness, pose à Paris le 25 septembre 2024 (GEOFFROY VAN DER HASSELT)

L'artiste sud-africain The Kiffness, habitué des remix humoristiques avec des sons d'animaux parce qu'"ils unissent les gens", s'est attiré une notoriété soudaine sur internet avec sa parodie d'une fausse information relayée par Donald Trump assurant que des migrants mangent des chats et des chiens aux Etats-Unis.

"L'intérêt a été énorme des deux côtés, des Démocrates, des Républicains, de la presse française. Je n'ai jamais rien vu de pareil", confie à l'AFP David Scott, vrai nom de The Kiffness, mercredi avant son concert à l'Elysée Montmartre, à Paris.

Avec plus de 8,5 millions de vues sur YouTube en douze jours et des millions d'autres engrangées sur différents réseaux sociaux, sa vidéo "Eating the cats" a dépassé l'actualité politique américaine, jusqu'à faire le tour du monde.

Tout est parti d'allégations infondées relayées par Donald Trump, lors du débat qui l'opposait le 10 septembre à sa rivale démocrate Kamala Harris. Dans un discours anti-migrants, le candidat républicain assurait que des Haïtiens s'en prenaient aux chiens, chats et autres animaux de compagnie de Springfield pour les manger. Cette thèse, démentie par la police locale, a semé la psychose dans cette petite ville de l'Ohio.

Dans sa parodie à la mélodie décontractée, l'artiste de 36 ans reprend les propos de l'ex-président, qui dit "des choses folles", y ajoute miaulements et aboiements, passe le tout à la moulinette de l'auto-tune - logiciel qui modifie la hauteur sonore - et saupoudre de quelques extraits vidéos d'animaux aux expressions faciales propices à l'anthropomorphisme.

Assis devant son sampler, The Kiffness ajoute également quelques recommandations aux habitants de Springfield: "Please don't eat my dog, here's a catalogue of other things to eat" ("Ne mangez pas mon chien, voici une liste d'autres choses que vous pouvez manger").

- "Eliminer toute énergie négative" -

"La musique est un moyen puissant d'éliminer toute énergie négative ou tout sentiment polarisant, en particulier avec quelqu'un comme Donald Trump", note l’artiste, qui cherche à "apporter de l'humour dans des situations sérieuses".

"Cela ne veut pas dire que vous riez de la situation, cela veut dire que vous pouvez vous élever au-dessus et prendre du recul", souligne-t-il.

En réunissant des paroles stigmatisantes et des chats mignons, The Kiffness a créé un décalage inattendu.

"Je veux que ma musique rassemble les gens. Et je pense que c'est pour cela que je me suis orienté vers une musique incluant des animaux. Parce que les animaux unissent les gens."

Les bénéfices générés par ce morceau sont ainsi reversés à la Clark County SPCA, l'équivalent américain de la SPA (Société protectrice des animaux), à Springfield. Soit, à ce stade, un montant de "40.000 dollars" (environ 35.000 euros), dit-il.

L'artiste n'en est pas à ses débuts: il a notamment parodié l'hymne national de son pays et s'est fait connaître lors de la pandémie de covid-19, avec des vidéos satiriques sur les mesures instaurées par les autorités.

Cet "amoureux des animaux" a compilé au fur et à mesure de nombreuses vidéos d'animaux, souvent virales sur internet. "Mes fans sont géniaux. Ils font la moitié de mon travail à ma place, c'est-à-dire trouver les vidéos avec lesquelles travailler", sourit David Scott, lui-même affublé d'un T-shirt sur lequel un matou joue les apprentis DJ.

Ainsi, dans sa parodie de Trump, "les chats et le chien que vous voyez sont en réalité des animaux à partir desquels j'ai composé des chansons entières dans le passé", comme Haiku le Husky.

Lui-même est propriétaire d'un chat et un chien, encore dans l'anonymat.

"Malheureusement, ils ne sont pas aussi talentueux que les autres chats et chiens, du moins pour chanter. Mais peut-être qu'un jour ils produiront un son que je pourrais capter et, ensuite, je pourrais les remixer."

fan/mch/dch