E171 : l'additif présent dans les bonbons et le dentifrice franchit la barrière du placenta

Portrait of young pregnant woman standing by the window

Des chercheurs français ont prouvé que le dioxyde de titane consommé via l’alimentation pendant la grossesse passe sous forme de nanoparticules dans le placenta.

Mercredi 7 octobre, les conclusions d’une étude française révèlent que les nanoparticules de dioxyde de titane, présentes par exemple dans l’additif alimentaire E171, traversent le placenta. De ce fait, elles peuvent également atteindre l’environnement du fœtus pendant la grossesse. Sous le nom E171 se cache un additif alimentaire utilisé pour ses propriétés colorantes et opacifiantes dans les bonbons, les produits chocolatés, les biscuits, les chewing-gums, les sauces ou les glaces. On le retrouve aussi dans le dentifrice ou les crèmes cosmétiques. Depuis le 1er janvier 2020, par principe de précaution, son utilisation est suspendue en France dans les denrées alimentaires.

En collaboration avec le Laboratoire national de métrologie et d’essais, le Groupe de physique des matériaux (CNRS/INSA Rouen/Université de Rouen Normandie), le CHU de Toulouse, l’Université de Picardie Jules Verne et l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, une équipe de scientifiques apporte une preuve que des nanoparticules de dioxyde de titane peuvent bien traverser le placenta. Ils ont examiné 22 placentas de mères volontaires et ont dosé le contenu total de titane accumulé lors de la grossesse. “Ces dosages, couplés aux analyses microscopiques et chimiques montrent une accumulation de dioxyde de titane dans le placenta, la majorité sous forme de nanoparticules. Les mères étaient donc exposées à cette substance lors de leur grossesse”, détaille l’étude.

Des analyses menées sur les bébés

Grâce à leurs expériences, ils en sont maintenant certains “des nanoparticules de dioxyde de titane de l’additif E171 passent du compartiment maternel au compartiment fœtal”. Ainsi, le nouveau-né est exposé in utero au dioxyde de titane. De plus, afin de mesurer l’exposition du nouveau-né au dioxyde de titane pendant son développement, les scientifiques ont analysé les premières selles. Et, une nouvelle fois, le constat est sans appel “des nanoparticules de dioxyde de titane sont retrouvées dans le méconium, signe que l’organisme fœtal a été exposé à cette substance apportée par le sang maternel”.

Ces résultats ont été publiés dans la revue Particle and Fibre Toxicology. Pour les auteurs, ces conclusions “alertent sur l’importance d’évaluer le risque quant à la présence de nanoparticules dans cet additif commun face à l’exposition avérée de la femme enceinte”. Pour le moment, ces travaux ne permettent pas de dire si cette présence de nanoparticules entraîne ou non un risque pour le bébé.

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