Un pas vers la dépénalisation de l’homosexualité en Inde

Des hommes, des femmes, des transgenres sautant de joie devant leur télévision, s’enveloppant dans des drapeaux arc-en-ciel, applaudissant devant le palais de justice de New Delhi : l’annonce, mardi, de la décision de la Cour suprême d’étudier la dépénalisation de l’homosexualité a été accueillie avec un immense soulagement.

Si on est encore loin d’une victoire définitive, voilà au moins une bataille gagnée dans le long combat mené par la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et trans) depuis quinze ans en Inde contre la «section 377» du code pénal. Un article archaïque, rédigé en 1861 lors de la colonisation britannique sous le règne de la très rigoriste Victoria, et qui punit de dix années de prison les «relations sexuelles contre nature».

Conservatrice. En 2009, la Haute Cour de Delhi avait fait souffler un vent de liberté sur le sous-continent en déclarant l’article 377 anticonstitutionnel car«déniant le droit d’une personne homosexuelle à une pleine personnalité». Les relations entre adultes consentants du même sexe devenaient enfin légales dans cette société de 1,25 milliard d’habitants profondément conservatrice.

Un répit de courte durée. Quatre ans après, saisie en appel par une dizaine de leaders chrétiens, hindous et musulmans, dont un astrologue invoquant la sécurité du pays sous prétexte que les soldats allaient passer leur temps à forniquer, la Cour suprême repartait cent cinquante ans en arrière en annulant la décision de la Haute Cour.

Après l’échec de plusieurs procédures ces dernières années, la «requête en réparation» (procédure rare dans la loi indienne) examinée mardi, n’avait qu’une maigre chance d’aboutir à une rouverture du dossier alors que l’Inde est dirigée depuis 2013 par le BJP, le parti nationaliste hindou conservateur du Premier ministre, Narendra Modi. La décision de charger un panel de cinq juges de réexaminer la loi a donc été accueillie avec d’autant plus de joie qu’elle n’était pas gagnée d’avance, même si aucun calendrier n’a (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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