Publicité

Durant l’enfance, indispensables lipides

SunnyToys-shutterstock/shutterstock.com

Chez les bambins – et même après l’enfance – les lipides constituent des nutriments essentiels. Pourtant, de par leur nature (ce sont des graisses), ils inquiètent nombre des parents qui limitent leur apport. Grave erreur ! Non seulement ils n’exposent pas l’enfant à un risque métabolique, mais au contraire à un risque préjudiciable de carence.

Les matières grasses, autrement appelées lipides, font partie intégrante de notre alimentation. Problème, selon l’Inserm, « ces dernières années, la tendance repose sur des apports assez faibles au cours des premières années de vie et qui augmentent ensuite. Il faut faire exactement l’inverse ! »

En effet, de nombreux parents, sans doute par peur que leur enfant ne développe un surpoids ou un diabète plus tard dans la vie, préfèrent limiter leur apport en lipides. Un choix pas vraiment judicieux, à plusieurs égards.

Pas de risque d’obésité

Afin de savoir s’il existe un lien entre la consommation de matières grasses et la santé cardio-métabolique pendant l’enfance, des chercheurs de l’Université de Rotterdam ont mené l’enquête. Ils ont ainsi mesuré le taux d’acides gras (saturés, mono et poly-insaturés) consommés par près de 3 000 enfants âgés de 1 an. Ils les ont ensuite suivis jusqu’à 6 ans en mesurant régulièrement leur poids, leur taille, le pourcentage de graisse corporelle, le taux de bon cholestérol, les triglycérides…

Résultat : les scientifiques n’ont pas décelé la moindre association entre la consommation des différents types d’acides gras et la croissance de l’enfant, son adiposité et sa santé cardio-métabolique. Aucune différence n’a été observée avec des apports plus élevés en acides gras mono et polyinsaturés au détriment des acides gras saturés.

Des nutriments essentiels

Le risque de développer une obésité serait donc limité. Le résultat serait même inverse au but recherché. Un récent travail conduit par l’Inserm avait en effet montré que c’est la restriction des graisses avant l’âge de deux ans qui augmenterait le risque de développer un surpoids ultérieurement, et non l’inverse.

En effet, au cours de cette période de développement que constitue l’enfance, les lipides alimentaires représentent une source essentielle d’énergie. Selon les recommandations officielles de la FAO (Food and Agriculture Organization), ils doivent représenter 50% de l’apport énergétique quotidien jusqu’à 6 mois et décroître progressivement jusqu’à 35 % à l’âge de trois ans.

Rappelons enfin que le lait maternel contient environ 55 % de lipides. Si vous n’allaitez pas, préférez des laits de croissance aux laits demi-écrémés. Au moment de la diversification alimentaire, les sources d’acides gras devront être variées. Ne bannissez pas le beurre et la crème. Ainsi que les huiles végétales riches en AAL (Acide linoléique, un acide gras essentiel), comme l’huile de colza ou l’huile de noix.