Duralex devient une coopérative : une réponse aux “menaces de désindustrialisation” ?
“Soixante-dix-huit ans déjà. Et toujours rien de cassé”, peut-on lire sur le site de la célèbre et robuste marque de vaisselle française Duralex. Et l’aventure va bien continuer. Déclarée en faillite, l’entreprise, située dans le Loiret, était menacée de disparaître. Mais le tribunal de commerce d’Orléans a décidé, le 26 juillet 2024, d’accepter la proposition portée par une large partie des employés de la verrerie, qui vise à transformer l’entreprise en coopérative et à sauver les 227 emplois que compte l’usine.
“Ses employés, qui sont aussi désormais ses actionnaires, espèrent que cette conversion mettra un point final aux problèmes économiques ainsi qu’aux changements constants de propriétaires, qui ont été la norme ces dernières années. Et qu’elle servira d’exemple à suivre face aux menaces de désindustrialisation”, explique le média espagnol El Salto.
Un projet soutenu par la région Centre-Val de Loire, qui a prêté un million d’euros, ainsi que par la ville d’Orléans, qui a acquis le terrain de l’usine pour le louer à la coopérative jusqu’à ce qu’elle puisse l’acquérir.
Ce soutien institutionnel témoigne du fait que “le changement de modèle de la célèbre verrerie s’est répercuté sur le débat politique en France”. Le 31 juillet, Lucie Castets y a effectué l’une de ses premières visites en tant que candidate désignée du Nouveau Front populaire pour le poste de Premier ministre.
Croissance de l’économie sociale et solidaire
Le modèle coopératif a de quoi séduire. Selon l’économiste Maryline Filippi, citée par El Salto, les coopératives “se caractérisent souvent par le fait qu’elles durent plus longtemps que les entreprises classiques et qu’elles licencient beaucoup moins. Cela en fait un modèle intéressant pour les autorités locales, particulièrement dans les territoires touchés par la désindustrialisation”. Il en existe 2 635 en France, qui emploient 60 000 personnes.
Mais “bien qu’elle ne concerne encore qu’un très faible pourcentage des 21 millions de salariés du secteur privé, l’économie sociale et solidaire ne cesse de croître”, précise le journal espagnol.
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