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Dupond-Moretti candidat dans les Hauts-de-France? Le Pen exhume le vieux contentieux qui les oppose

Marine Le Pen ce jeudi.  - BFMTV
Marine Le Pen ce jeudi. - BFMTV

En déplacement en Bretagne - et plus précisément dans son fief familial de La Trinité-sur-Mer, Marine Le Pen s'est assise quelques minutes face à la presse. Après avoir évoqué le meurtre d'un policier à Avignon la veille au soir, et appuyé la liste du Rassemblement national en Bretagne, la députée élue dans le Pas-de-Calais a été interrogée sur la perspective d'un remplacement de Laurent Pietraszewski par le Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, à la tête de la liste LaREM dans les Hauts-de-France.

Si elle-même n'est pas candidate aux régionales - la liste du RN étant emmenée par Sébastien Chenu, Marine Le Pen se réservant pour les départementales à Hénin-Beaumont -, on sait que le passif est lourd entre les deux avocats de formation. Et le litige personnel remonte, au moins, à une dizaine d'années, selon l'anecdote qu'elle a évoquée ce jeudi devant les journalistes.

Le souvenir d'une agression en 2007

"Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais quand je m’étais fait tirer dessus pendant la braderie de Hénin-Beaumont, avec un pistolet à grenailles par un épouvantable voyou de la ville, qui a été condamné plus tard de ce chef, monsieur Dupond-Moretti s’est spontanément proposé pour être son avocat", a-t-elle posé, ironisant: "Je suppose qu’il considérait que c’est un honneur que de défendre quelqu’un qui tire avec une arme sur une élue de la République, une forme de féminisme bien à lui peut-être."

Elle faisait référence à un événement survenu en 2007 alors qu'elle concourait aux municipales dans cette commune du Pas-de-Calais. Toutefois, à l'époque, celle qui était alors députée européenne et conseillère régionale d'Île-de-France, n'avait pas certifié avoir fait l'objet de tir. "Je ne sais pas s'il a tiré, j'ai entendu des cris: 'Attention, il a une arme'. Cela se passait dans mon dos, mon garde du corps m'a immédiatement évacuée", avait-elle expliqué peu après les faits, comme le relate ici le site de 20 Minutes.

Une menace pour Xavier Bertrand et non pour le RN

Marine Le Pen a, au-delà, voulu afficher sa sérénité devant l'éventualité d'une entrée du ministre de la Justice dans l'arène des régionales. "Le seul qui pourrait redouter cette présence, c’est monsieur Bertrand. Parce que vous imaginez que les électeurs de monsieur Dupond-Moretti ne sont pas ceux du Rassemblement national", a-t-elle commencé.

Affirmant se "réjouir" de cette possibilité pour "deux raisons majeures", elle a détaillé: "La première, c’est que l’attitude de monsieur Dupond-Moretti et ses prises de position sont si choquantes qu’elles sont un élément fantastique de mobilisation de l’électorat du Rassemblement national ; deuxièmement, parce qu’il est le porte-parole de monsieur Macron en matière de sécurité". "Quand on l’entend dire - et j’espère qu’il le répétera très souvent pendant les Régionales - qu’il est le ministre des détenus, quand il fait des conférences de presse entière pour dire comment on va faciliter la vie des jihadistes quand ils vont sortir de prison, quelle formation allons-nous leur offrir, de quelles aides sociales vont-ils bien pouvoir bénéficier, je ne peux que me réjouir de la présence et de l’engagement de monsieur Dupond-Moretti dans cette campagne, bien sûr", a-t-elle enchaîné.

Elle s'est alors projetée: "Si de surcroît, il continue à être aussi odieux, insultant, méprisant, ordurier qu’il a l’habitude de l’être, il contribuera en plus d’éloigner un grand nombre d’électeurs d’Emmanuel Macron en vue de la prochaine présidentielle".

Article original publié sur BFMTV.com