Plus d'un siècle après le déclenchement de la Grande Guerre, le sol français encore marqué par le conflit

Au début des années 1920, près de 25 000 tonnes de munitions furent détruites sur les sites de Trélon et de Liessis, dans le département du Nord. Certains sols de la forêt de Bois-l’Abbé témoignent, encore aujourd’hui, des dégâts engendrés.

Près de Verdun, la forêt de Spincourt abrite une clairière de 1 000 m2 où plus rien ne pousse depuis un siècle. Souvent méconnues, les conséquences environnementales des conflits armés n’en restent pas moins colossales. Et durables. Cent dix ans après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, certaines zones de front demeurent encore infréquentables. Éclairages, avec le géologue et doctorant en histoire, Daniel Hubé.

Bientôt, un dôme sera posé sur le site. Cette clairière de la forêt de Spincourt porte les stigmates d’un conflit qui a martyrisé la terre, autant que les corps. Il y a presque cent ans, plus de 200 000 obus chimiques à arsenic de l’armée allemande y furent détruits, faute d’alternative. La zone est toxique, interdite au public. Les habitants des environs lui ont trouvé un nom : la « place à gaz ».

Indéniablement, la Première Guerre mondiale a défini une nouvelle manière de combattre. Sur l’ensemble du conflit, plus de deux milliards d’engins d’artillerie furent tirés sur le front occidental. Parmi eux, beaucoup n’ont pas explosé sur le moment. Dans les mois qui suivirent l’armistice, les habitants des anciennes zones de combat subirent un risque incessant et des accidents quotidiens. En 1929, rien que dans la Meuse, on dénombrait 127 récupérateurs et artificiers tués dans le cadre de la sécurisation des anciens champs de bataille. Et le danger court toujours. « On déterre encore des engins en très bon état », affirme le géologue Daniel Hubé. « À plusieurs endroits, on marche littéralement sur des obus. »


Lire la suite sur RFI