Du rouge en vue à Wall Street à l'entame d'une semaine chargée

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le rouge lundi à l'ouverture dans le sillage des Bourses européennes, les investisseurs optant pour la prudence au début d'une semaine chargée sur les fronts du commerce et de la politique monétaire. Les futures sur indices de la Bourse de New York signalent une ouverture en baisse d'environ 0,5%.

À Paris, le CAC 40 abandonne 0,54% à 4.899,11 points vers 11h40 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,3% et à Londres, le FTSE perd 0,33%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,45%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,57% et le Stoxx 600 de 0,52%.

Wall Street, qui avait salué vendredi l'annonce de la levée du "shutdown", devrait se replonger dans ses inquiétudes du moment, à commencer par le ralentissement de l'économie chinoise, confirmé par l'annonce d'un nouveau repli des bénéfices des entreprises industrielles du pays sur fond de bras de fer douanier avec les Etats-Unis.

"Le ralentissement économique de la Chine est parfois considéré comme un problème idiosyncratique que les Chinois peuvent gérer mais il est clair que la situation actuelle est plus globale avec les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis et la menace d'une propagation du phénomène", commente Philip Shaw, chef économiste d'Investec.

Sur le front du commerce, le vice-Premier ministre chinois Liu He se rendra aux Etats-Unis mercredi et jeudi pour un nouveau cycle de négociations commerciales avec les responsables de l'administration Trump.

Autre grand rendez-vous de la semaine, la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), mardi et mercredi. Les investisseurs s'attendent à ce que la banque centrale américaine renouvelle sa promesse de faire preuve de patience avant de poursuivre le relèvement de ses taux.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

La semaine sera chargée également du côté des résultats trimestriels d'entreprises avec notamment ceux, lundi, de Caterpillar, très exposé à la Chine, qui a annoncé une prévision de bénéfice par action pour 2019 inférieure aux attentes. Le titre recule de plus de 3,5% en avant-Bourse. De son côté, Apple publiera ses comptes mardi après la clôture.

EN EUROPE

En Bourse en Europe, presque tous les secteurs sont de le rouge. Le compartiment des ressources de base est très légèrement dans le vert à la faveur du rebond du groupe minier russe coté à Londres Evraz (+1,48%) après la levée par les Etats-Unis de leur sanctions à l'encontre du géant russe de l'aluminium Rusal.

A Paris, CGG (+5,53%) évolue en tête du SBF 120 grâce à une recommandation favorable de Kepler Cheuvreux qui a initié son suivi à "achat".

A l'inverse, Alstom recule de 3,02% après avoir confirmé avoir proposé à la Commission européenne de nouvelles concessions pour son projet de rapprochement avec Siemens (-0,34%) dans le ferroviaire, sans qu'un feu vert de Bruxelles ne soit pour autant garanti.

TAUX

Du côté de la dette souveraine, le rendement des Treasuries à dix ans progresse légèrement pour repasser 2,76%.

En Europe, le rendement du Bund allemand suit le mouvement pour revenir au-dessus de 0,2%.

CHANGES

Sur le front des devises, le dollar repart timidement à la hausse face à un panier de devises de référence après avoir reculé sur des anticipations de prudence de la Fed sur la voie du resserrement.

L'euro, qui s'était apprécié parallèlement au repli du dollar, est stable, autour de 1,14 dollar.

La livre sterling recule pour sa part de 0,37% face au dollar à la veille du vote de la Chambre des communes sur le Brexit.

La devise britannique a grimpé de 2,5% face au billet vert la semaine dernière, sa plus forte hausse hebdomadaire en 15 mois, portée par des espoirs sur un accord de sortie de Brexit.

PÉTROLE

Les cours du brut reculent de plus de 1,5%, pénalisés par l'annonce de puits de forage supplémentaires aux Etats-Unis, signe que la production américaine pourrait croître encore.

Le baril de WTI retombe sous les 61 dollars et celui du brut léger américain sous les 53 dollars.

(Édité par Blandine Hénault)