DSK visé par une enquête après la faillite d'un fonds

Dominique Strauss-Kahn est visé par une enquête préliminaire pour escroquerie et abus de biens sociaux ouverte cet été par le parquet de Paris en liaison avec la faillite de la société d'investissement luxembourgeoise LSK (Leyne Strauss-Kahn Partners), /Photo prise le 18 février 2015/REUTERS/Pascal Rossignol

PARIS (Reuters) - Dominique Strauss-Kahn est visé par une enquête préliminaire pour escroquerie et abus de biens sociaux ouverte cet été par le parquet de Paris en liaison avec la faillite de la société d'investissement luxembourgeoise LSK (Leyne Strauss-Kahn Partners), a-t-on appris vendredi de source judiciaire. L'ouverture de cette enquête fait suite au dépôt de plaintes de deux créanciers de LSK, dont l'homme d'affaires français Jean-François Ott, qui aurait accumulé un passif de 100 millions d'euros au moment de sa liquidation fin 2014, précise France Inter, qui a révélé l'information. Quelques jours avant la liquidation, son fondateur, Thierry Leyne, un financier franco-israélien, s'était donné la mort. L'affaire trouve son origine dans la rencontre entre l'ancien directeur du Fonds monétaire international et Thierry Leyne, les deux hommes décidant de lancer ensemble un fonds d'investissement qui devait atteindre 2 milliards de dollars. La société a pris le nom de LSK, d'après les initiales des noms des deux fondateurs. Dominique Strauss-Kahn est entré au conseil d'administration de LSK en octobre 2013 et en a pris la présidence, un poste dont il a démissionné un an plus tard peu de temps avant la mort de Thierry Leyne. Après la faillite de LSK, l'ancien ministre français des Finances avait déclaré au Parisien que son associé avait contracté "une série d'emprunts excessifs" et qu'il avait "probablement perdu" son investissement dans la société, dont il détenait 15% du capital. NOUVEAUX ENNUIS JUDICIAIRES Son avocat, Jean Veil, a fait valoir dans un courrier adressé au parquet de Paris que Dominique Strauss-Kahn "n'a jamais exercé aucune fonction opérationnelle" au sein de LSK et que "sa signature figure sur plusieurs procès-verbaux de conseils d'administrations de LSK auquel il n'a jamais participé", précise France Inter. Interrogé par Reuters, Jean Veil n'a pas souhaité commenter l'information. Dominique Strauss-Kahn semblait avoir tiré un trait en juin dernier sur plusieurs années d'ennuis judiciaires liés à sa vie sexuelle, le tribunal correctionnel de Lille l'ayant relaxé dans l'affaire du Carlton. Accusé en mai 2011 d'agression sexuelle par une femme de chambre de l'hôtel Sofitel, Dominique Strauss-Kahn avait été aussi inculpé par le parquet de New York, transféré menottes aux poignets au dépôt du palais de justice de Manhattan, et contraint de démissionner du FMI quelques jours plus tard. Mais celui qui a reconnu une "relation inappropriée" tout en démentant toute contrainte, a bénéficie d'un non-lieu au pénal. (Yann Le Guernigou, avec Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)