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"DSK" a pris ses fonctions de conseiller économique de la Serbie

Lors d'une conférence de presse aux côtés du vice-Premier ministre serbe Aleksandar Vucic, Dominique Strauss-Kahn a officiellement pris mardi ses fonctions de conseiller économique auprès du gouvernement serbe, pour une période de trois mois sans salaire. /Photo prise le 17 septembre 2013/REUTERS/Marko Djurica

par Aleksandar Vasovic BELGRADE (Reuters) - Dominique Strauss-Kahn a officiellement pris mardi ses fonctions de conseiller économique auprès du gouvernement serbe, pour une période de trois mois sans salaire, en expliquant qu'il n'avait "pas de baguette magique" pour redresser la situation économique de ce pays candidat à l'Union européenne. Lors d'une conférence de presse tenue aux côtés du vice-Premier ministre serbe, l'ex-directeur général du Fonds monétaire international s'est refusé à aborder le moindre aspect spécifique de l'économie serbe. Prié de dire s'il conseillerait le gouvernement serbe dans ses projets d'emprunt auprès de son ancien employeur - le FMI a annulé début 2012 un arrangement d'un milliard d'euros avec la Serbie pour rupture des conditions en matière de dépenses -, "DSK" a répondu : "Peut-être que oui, peut-être que non." L'ex-présidentiable socialiste français a expliqué qu'il conseillait diverses sociétés dans le monde pour le compte de la banque d'affaires Arjil. Dominique Strauss-Kahn a été renvoyé en correctionnelle le 26 juillet en France pour "proxénétisme aggravé en réunion", dans l'affaire dite du "Carlton de Lille". Il encourt dix ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende au terme d'un procès qui pourrait se tenir dans un an. Ses défenseurs considèrent que le dossier est vide et se retranchent derrière le droit au libertinage. "UN EXPERT" Dans un entretien à la chaîne russe Rossia 24, l'ancien patron du FMI, qui a échappé à des poursuites pénales aux Etats-Unis dans l'affaire du Sofitel de Manhattan où une femme de chambre l'accusait d'agression sexuelle en mai 2011, avait déclaré que la politique était du passé pour lui. Il a amorcé récemment un retour à la vie publique, se montrant au tournoi de tennis de Roland-Garros, en montant les marches du Festival de Cannes ou encore en s'affichant avec sa nouvelle compagne. Les Serbes, a expliqué mardi le vice-Premier ministre Aleksandar Vucic, sont moins intéressés par la vie privée du Français que par ce qu'il pourrait faire pour leur pays où le salaire net moyen est de 380 euros par mois et le taux de chômage représente 24% de la population active. La dette publique atteint 65% du produit intérieur brut (PIB) et le déficit public sera bientôt supérieur à 5% du PIB. "Dominique Strauss-Kahn est un expert", a déclaré Aleksandar Vucic. "En matière économique, nous n'avons jamais entendu personne mettre son savoir-faire en question. Nous n'avons pas honte de dire qu'il connaît ces choses-là bien mieux que nous." Début septembre, la Serbie a nommé au poste de ministre des Finances un jeune ex-consultant du cabinet McKinsey formé à Yale, Lazar Krstic, 28 ans. Il s'est engagé à prendre des mesures pour contenir les déficits publics et réformer le système des retraites. Avec Ivana Sekularac, Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser