Ces drones devenus “invisibles” pour la DCA russe

photo GLEB GARANICH/REUTERS

Le mardi 28 février a été marqué par les incursions de dizaines de drones sur le territoire russe. Une raffinerie à Touapsé, dans le sud du pays, a pris feu à la suite de ces attaques ; un autre drone chargé d’explosifs a été retrouvé près d’un site de Gazprom, à une centaine de kilomètres de Moscou. Dans la région de Belgorod, juste de l’autre côté de la frontière, trois appareils sans pilote sont tombés dans divers lieux de la ville ; plusieurs autres auraient été abattus dans la région de Briansk. Et, enfin, en début de soirée, le ministère de la Défense russe a annoncé avoir repoussé l’attaque d’une dizaine de drones dirigés vers des cibles en Crimée, la péninsule occupée depuis 2014.

Selon des sources russes, le drone tombé – sans faire de dégâts – dans la région de Moscou pourrait être un UJ-22 Airborne, un nouveau modèle fabriqué par la société ukrainienne Ukrjet et dont le rayon d’action avoisine les 800 kilomètres.

Pour les autres, aucune information n’a filtré pour l’instant, mais tout porte à croire qu’il s’agit d’appareils ukrainiens – même si Mikhaïlo Podolyak, l’influent conseiller du président Volodymyr Zelensky, a affirmé le contraire. Comment tous ces appareils ont pu parcourir autant de kilomètres (parfois plus de 600) sans être repérés et abattus par la DCA russe ?

Une douzaine de constructeurs locaux

Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision russophone Current Time, établie à Prague, l’expert en avionique ukrainien Bogdan Dolintsé fournit une partie de la réponse. Les derniers drones utilisés par l’armée sont soit des modèles “faits maison”, soit des appareils disponibles dans le commerce mais modifiés pour les besoins des missions. L’utilisation de matériaux composites et d’une laque spéciale les rend quasiment indétectables par la DCA russe :

“Si nous parlons des systèmes de défense aérienne soviétiques, ils sont généralement incapables de voir les drones en matériaux composites de petite taille. En outre, un revêtement spécial est utilisé, ce qui réduit la détectabilité radio de ces drones.”

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