“Les droits humains, pas pour les rats” : les propos d’un ministre heurtent au Pérou
Lors d’un débat sur la peine de mort, Morgan Quero, ministre de l’Éducation péruvien, a provoqué un tollé en répondant à une question d’une journaliste du quotidien national “La República” au sujet des 50 victimes de la répression des manifestations postélectorales de 2022 et 2023.
Une intervention qui passe mal. Interrogé sur les 50 manifestants qui ont perdu la vie lors des protestations postélectorales au Pérou, à la fin de 2022 et au début de 2023, le ministre de l’Éducation péruvien, Morgan Quero, a lancé : “Les droits humains, c’est pour les personnes, et pas pour les rats”, rapporte le quotidien péruvien La República.
La phrase, prononcée durant la Journée internationale des droits humains, n’a pas manqué de faire réagir la Defensoría del Pueblo — l’équivalent du Défenseur des droits en France. Dans un communiqué, l’institution chargée de garantir les droits constitutionnels a exprimé “son indignation” en exigeant la destitution du ministre, proche de la présidente Dina Boluarte, indique le quotidien national RPP.
“L’intolérance et la discrimination parmi les Péruviens sont évidentes, surtout lorsqu’elles sont exprimées par un haut responsable dans le cadre de la Journée des droits humains”, a ajouté l’institution.
Le journal péruvien Diario Viral n’hésite pas à fustiger les propos du ministre :
“Le ministre de l’Éducation a tenu des déclarations lamentables, qui le mettent une nouvelle fois dans la tourmente.”
Après avoir déclenché la polémique, Morgan Quero a présenté ses excuses sur le réseau social X et précisé que sa déclaration “faisait référence aux agresseurs sexuels qui s’en prennent aux mineurs”, souligne le quotidien péruvien La República.
Dans le tweet, cité par le même quotidien, le ministre se défend : “Dans le cadre d’un débat autour de la peine de mort contre les agresseurs sexuels, une journaliste m’a posé une question sur les droits humains, j’ai supposé que la journaliste faisait référence à la question de la peine capitale. Je suis profondément désolé pour la confusion engendrée.”
“La situation et l’endroit dans lesquels nous étions ne nous ont pas permis d’avoir un dialogue fluide, malheureusement. Je tiens à exprimer clairement ma position vis-à-vis des personnes qui ont manifesté à l’époque et qui sont malheureusement décédées”, a-t-il ajouté.
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