Droits humains. Au Kazakhstan, le gouvernement dénonce-t-il des “terroristes” afin de “tirer pour tuer” ?
Appeler “terroristes” les manifestants, comme l’a fait le gouvernement du Kazakhstan, mène à de graves violations des droits humains, disent des experts des Nations unies. Ces derniers demandent une enquête indépendante.
Des experts des Nations unies se sont adressés le 11 janvier au gouvernement du Kazakhstan pour lui demander de ne pas faire un emploi abusif du mot “terrorisme”. Ils l’invitent à “autoriser la constitution d’une commission indépendante fondée sur les principes des droits de l’homme pour enquêter sur l’usage de la force par l’État contre des manifestants”, rapporte le site américain The Diplomat.
Ces experts, rapporteurs spéciaux et membres de commissions spécialisées dans les droits de l’homme expriment leur inquiétude face aux ordres de “tirer pour tuer” émis par le président, Kassym-Jomart Tokaïev. Les préoccupations concernent aussi l’usage très large fait du mot “terrorisme”, dans la foulée des manifestations. Bien que les données fiables manquent, les affrontements survenus lors de celles-ci auraient fait plus de 160 victimes civiles ainsi que 18 morts parmi les policiers, entre le 2 et le 9 janvier.
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“Un mauvais usage du mot ‘terrorisme’ affaiblit la sécurité de tous et amoindrit ce terme, qui a pourtant un sens spécifique en droit international”, écrivent les experts, qui redoutent que la désignation des manifestants en tant que terroristes ne soit qu’un moyen d’utiliser la législation permettant de tirer : “Mettre un tel frein à la liberté d’expression et d’
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