Droits des femmes : l’ONU au diapason des talibans ?

Dans les rues de Kaboul, en novembre 2022.   - Credit:ALI KHARA / X07576 / REUTERS
Dans les rues de Kaboul, en novembre 2022. - Credit:ALI KHARA / X07576 / REUTERS

C'est une première depuis 2021 : les talibans participeront à une réunion, sous l'égide de l'ONU, qui se déroulera le 30 juin à Doha, au Qatar. Les autorités talibanes avaient été exclues de la première réunion en mai 2023 puis avaient refusé de participer à la deuxième en février à moins que ses membres ne soient les seuls représentants du pays. La visite prévue le 30 juin s'effectue cependant sous conditions : l'absence de femmes afghanes, et l'interdiction d'évoquer le sujet. De quoi inquiéter les militantes féministes afghanes et iraniennes, mobilisées à travers le monde.

« Je suis sidérée mais pas surprise », commente Shoukria Haïdar, présidente de l'association Negar en soutien aux femmes d'Afghanistan. « Ce n'est pas la première fois que l'ONU cède face aux pressions, mais aujourd'hui on va vers une normalisation, voire une reconnaissance, des talibans », précise celle qui a dû fuir son pays natal et obtenu l'asile politique en France.

Si les talibans ont accepté de venir depuis Kaboul jusqu'à Doha, lieu de la rencontre, cela n'a été permis que sous l'assurance que l'ONU cède aux exigences des islamistes. Parmi les doléances, le refus de la présence de femmes afghanes, et même la simple évocation de leur cas lors des discussions. Et pourtant, le sujet est primordial, alors que la charia est strictement appliquée dans le pays. Les Afghanes sont les victimes d'un « apartheid » sexuel les privant de toute liberté et les mettant en perpétuel danger de mor [...] Lire la suite