A droite, les pro-primaires font pression sur Bertrand pour la jouer "collectif" avant 2022

Pour leur rentrée, les pro-primaires (ici Valérie Pécresse en juin 2021) font pression sur Bertrand pour la jouer
Pour leur rentrée, les pro-primaires (ici Valérie Pécresse en juin 2021) font pression sur Bertrand pour la jouer

POLITIQUE - Ceux qui en parlent le plus en font le moins? Dispersés à La Baule, Brive ou Levens, près de Nice, les différents candidats de droite à l’élection présidentielle font leur rentrée ce week-end, avec “l’unité” comme mot d’ordre. Tous, bien qu’éparpillés ici et là, promettent de la jouer ”collectif”, pour pouvoir l’emporter au printemps prochain.

“À la fin, il faudra qu’il y ait un candidat unique. Je ne suis plus aux Républicains mais je me sens profondément de droite et j’accepterai la règle”, a lancé d’entrée de jeu Valérie Pécresse, ce samedi, depuis la Corrèze, dans un message retransmis par duplex à La Baule où une partie des Républicains organisait une université d’été.

Le discours de la présidente de la région Île-de-France lors de la traditionnelle rentrée de son mouvement, Libres!, à Brive, où ses soutiens revendiquaient 1500 inscrits, a donné le coup d’envoi de cette rentrée. Deux jours de plaidoyers et autres tables rondes marqués par un grand absent: Xavier Bertrand.

Le club des quatre pour une primaire

L’ancien ministre, parti le premier dans la course, qui se refuse à participer à tout processus de départage interne à son camp, n’était pas à La Baule pour écouter ses concurrents plaider pour une primaire, le seul outil, selon eux, qui permettra à la droite de surmonter les divisions. “Tout le monde n’est pas là”, mais “tout le monde n’est pas loin”, a fait remarquer Michel Barnier à ce sujet en arrivant aux universités d’été, organisées en Loire-Atlantique.

“Je ne participerai à aucune division”, a-t-il ensuite promis aux quelque 500 militants réunis à cette occasion. L’ancien ministre et négociateur sur le Brexit, qui expliquait, jeudi au Figaro, vouloir respecter “les règles” que sa famille “fixera pour désigner son candidat” a encore insisté sur la nécessité de “constituer une formidable équipe de France pour gouverner par temps de tempête.”

Même discours du côté du médecin et maire Philippe Juvin, pour qui la primaire “sert à désigner un champion”, ou pour Éric Ciotti, le candidat surprise. Dans un message diffusé aux militants, à La Baule, le député très droitier, qui réunit ses troupes près de Nice samedi soir, a affirmé qu’il ne voyait pas ce processus interne “comme un facteur de dispersion, de division, mais comme un élément de rassemblement”.

“Ce rassemblement (...) est important” pour “participer au redressement de la France”, engagée “sur la pente du déclin”, a également souligné l’élu des Alpes-Maritimes, dans le sillage des trois autres candidats favorables à un tel départage.

L’ombre de Bertrand

Reste désormais plusieurs questions pour ce club des quatre. Dont la plus épineuse: que faire avec Xavier Bertrand? Afficher la concorde ne résout pas le cas du patron des Hauts-de-France, en avance dans les sondages, convaincu que la présidentielle est “une rencontre entre un homme et les Français”, et bien décidé à faire cavalier seul jusqu’au printemps 2022.

“Je ne vois pas comment Bertrand peut éviter de se soumettre à une primaire”, affirmait un élu à l’AFP, depuis Brive. Valérie Pécresse, forte d’un récent sondage selon lequel elle n’a que trois points de retard sur son homologue, évoque de son côté un rendez-vous “de plus en plus inéluctable”, dans les colonnes du Parisien.

Pour Philippe Juvin, la question se posera après la compétition interne si le président des Hauts-de-France va “au bout de sa démarche”. C’est pourquoi le médecin prône un “accord politique.” “Il ne va pas à la primaire, c’est son choix, il faut le respecter. Mais nous ne pouvons pas avoir deux candidats au premier tour. Si je gagne la primaire, je passerai un accord politique avec lui. En janvier, s’il est devant dans les sondages, on le soutient; s’il est derrière, c’est lui qui nous soutient”, expliquait-il, jeudi, au HuffPost.

D’autant que la droite voit en 2022 une vraie opportunité de revenir au pouvoir qu’elle n’a plus exercé depuis dix ans. “Nos idées et nos solutions sont plébiscitées partout”, selon les mots de Valérie Pécresse. Pour le président du Sénat Gérard Larcher, intervenant à Brive par vidéo, la présidentielle est “le rendez-vous que nous ne pouvons pas manquer” et “nous ne pourrons gagner que rassemblés”. Messages reçus quatre sur cinq.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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