"La droite n’est pas soluble dans le macronisme" : quand Retailleau refusait tout "accord" avec Macron

Sur BFMTV en juillet dernier, Bruno Retailleau refusait de rejoindre une coalition avec le camp présidentiel au lendemain des élections législatives. Ce vendredi 20 septembre, il est pressenti pour devenir ministre de l'Intérieur.

Bruno Retailleau a-t-il cédé aux sirènes du ministère de l'Intérieur et à la casquette de "premier flic de France"? Le nom du patron des sénateurs Les Républicains a été proposé ce jeudi 19 septembre par Michel Barnier à Emmanuel Macron pour succéder à Gérald Darmanin place Beauvau. L'élu vendéen, fidèle soutien de François Fillon, a pourtant rejeté plusieurs fois l'idée d'un accord entre son parti et le camp présidentiel.

Lors de la campagne du second tour de l'élection présidentielle en 2022, Bruno Retailleau avait même refusé de choisir entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. "Je voterai blanc car la droite n’est pas soluble dans le macronisme", avait-il lancé.

Bruno Retailleau martelait la ligne définie par sa famille politique: "Aucune voix pour Marine Le Pen, aucun accord avec Emmanuel Macron".

Une position qui était encore la sienne au lendemain du second tour des élections législatives. Sur BFMTV, le patron des sénateurs LR disait refuser une "coalition" ou un "gouvernement" avec le camp présidentiel.

Le mardi 23 juillet, Bruno Retailleau l'assurait: la "Droite républicaine" ne souhaite "ni entrer au gouvernement ni dans une coalition", préférant un "pacte législatif".

"On met sur la table des propositions très concrètes, de bons sens, mais qu'on n'a jamais eu le courage en France de pouvoir tester", détaillait Bruno Retailleau.

Le sénateur expliquait alors que la Droite républicaine voterait ces 13 textes de loi si le camp présidentiel les reprenait, mais qu'il ne s'agirait pas d'un pacte de coalition. "Quand on dit 'coalition', on sous-entend une coalition qui irait de la gauche jusqu'à la droite en passant par le centre, ça serait le 'en même temps' et c'est l'échec", affirmait-il.

Concernant une alliance uniquement entre les Républicains et la macronie, Bruno Retailleau estimait qu'elle serait rapidement renversée car "ça ne fait que 220 députés, très très loin des 289 députés que nécessite la majorité absolue".

Mais en deux mois, la position des Républicains a largement évolué puisque, selon nos informations, neuf ministres LR seront nommés par Emmanuel Macron sous proposition de Michel Barnier.

Le chef du groupe de droite à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, a refusé d'aller à Bercy, mais a apporté son soutien au Premier ministre "dans sa difficile mission". "Mais ce ne peut pas être la continuité du 'en même temps', il faut une rupture avec les années écoulées", a-t-il prévenu, estimant que "les groupes parlementaires vont avoir un rôle essentiel pour s'en assurer".

Article original publié sur BFMTV.com