"On a le droit de dire singe?": des propos de Nicolas Sarkozy sur les "Dix petits nègres" font polémique

L'ancien président était l'invité de l'émission Quotidien ce jeudi soir. Alors qu'il évoquait le livre d'Agatha Christie, les Dix petits nègres, récemment rebaptisé Ils étaient dix, l'ancien président a tenu des propos qui ont fait réagir sur les réseaux sociaux.

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy était ce jeudi soir l'invité de l'émission Quotidien, sur TMC. L'occasion d'évoquer notamment son livre, mais aussi son refus de faire son comeback en politique. Mais c'est une autre séquence qui a retenu l'attention, en particulier sur les réseaux sociaux.

Alors qu'il dénonçait "les élites qui se pincent le nez", Nicolas Sarkozy a évoqué le roman d'Agatha Christie, les Dix petits nègres, récemment rebaptisé Ils étaient dix en français en raison de la dimension raciste de l'ancien titre, demandant si on avait "le droit de dire singe".

"Cette volonté des élites, qui se pincent le nez... Qui sont comme les singes, qui écoutent personne. On a le droit de dire singe? Parce que (rires) On n'a plus le droit de dire... On dit quoi, les 'Dix petits soldats' maintenant, c'est ça? Elle progresse la société", déclare Nicolas Sarkozy, avant d'interpeller Yann Barthès: "Vous voyez le livre? Agatha Christie, eh bien on n'a plus le droit maintenant. On a peut-être le droit de dire 'singe' sans insulter personne", poursuit-il.

Plusieurs élus réagissent

Une association d'idées qui a fait bondir de nombreux téléspectateurs, notamment sur Twitter. À commencer par l'humoriste Sophia Aram, qui a interpellé l'ancien président sur le réseau social:

"Alors Nicolas, comment te dire, le mot que tu cherches ce n'est pas 'singe' mais 'nègre'... En revanche, qui tu fasses le lien ça pèse une tonne bordel de merde!!!!", a-t-elle lancé.

De la France insoumise à EELV, plusieurs élus ont également réagi, comme l'eurodéputé membre de LFI Younous Omarjee:

"Il vaut mieux ne pas chercher à comprendre et passer à autre chose pour ne pas avoir envie de vomir", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

"Nicolas 'On-Peut-Pu-Rien-Dire' Sarkozy, petit ex-président de la République française, grand inspirateur de la droite/droite extrême/extrême-droite décomplexées", a pour sa part commenté la députée insoumise Danièle Obono, dépeinte récemment par la publication d'extrême droite Valeurs Actuelles sous les traits d'une esclave.

"En plein naufrage raciste"

"Nicolas Sarkozy en plein naufrage raciste", a aussi dénoncé sur Twitter l'eurodéputé EELV Yannick Jadot. Même indignation pour Audrey Pulvar, adjointe d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris. "Monsieur Nicolas Sarkozy, je dois vous dire que je suis interdite, devant cet extrait de Quotidien", écrit l'élue parisienne sur Twitter. "Mon cœur bat la chamade, je tremble et j’ai la tête qui tourne. Dégoût? Honte (pour vous)? Je ne sais. Nous étions déjà des nègres, nous voilà singes".

Aurélien Taché, député du Val-d'Oise ex-LaREM, a quant à lui critiqué les propos de Nicolas Sakorzy en les rapprochant d'anciens termes polémiques employés par l'ex-chef de l'État.

"Donc 15 ans après le 'karsher', 'la racaille' et après avoir contaminé la quasi totalité des partis politiques (gauche comprise), la boucle est bouclée. Donc on peut repartir depuis le début? Lier insécurité et immigration est raciste. C'est tout", a conclu l'élu.

Article original publié sur BFMTV.com

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