Drogue à Grenoble: Piolle reçu par Darmanin le 21 septembre

Eric Piolle, maire de Grenoble, a présenté le 29 février au Conseil municipal un dispositif d'interpellation citoyenne. - Jean-Pierre Clatot - AFP
Eric Piolle, maire de Grenoble, a présenté le 29 février au Conseil municipal un dispositif d'interpellation citoyenne. - Jean-Pierre Clatot - AFP

La passe d'armes entre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le maire de Grenoble Éric Piolle est sur le point de trouver un dénouement. L'édile EELV a fait savoir ce mercredi qu'il avait été invité place Beauvau, le 21 septembre prochain, pour parler sécurité après les remous provoqués par la diffusion d'images de dealers armés dans un quartier de sa ville la semaine dernière.

"J'ai proposé un débat public au ministre auquel il a répondu par cette invitation. Je m'y rends dans un état d'esprit constructif", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Discours angéliques"

La diffusion d'images de dealers armés à un point de vente du quartier Mistral avait suscité la colère des autorité et Gérald Darmanin avait ordonné en riposte une opération de police. L'édile avait déploré une opération de "com'" alors que le ministre avait critiqué ses "discours angéliques."

Une critique que récuse l'écologiste, citant les brigades de nuit de sa police municipale, équipées de pistolets à impulsions électriques et de caméras piétons, ainsi que l'investissement dans un mur d'écrans dans la salle de surveillance reliée à une centaine de caméras.

Quant au ratio de policiers municipaux par habitants - objet d'une critique du ministre - "il est le même à Grenoble qu'à Tourcoing (ville dont le ministre était maire, NDLR), soit 1 pour 1580 habitants à Grenoble et 1 pour 1546 à Tourcoing. Mais s'il nous compare à Nice, autant nous comparer à Béziers ! (ville dirigée par un maire proche du Rassemblement national, ndlr)", a souligné Éric Piolle.

"Hypocrisie"

Ce dernier se rendra place Beauvau "pour porter la voix des 5 millions de Français qui vivent dans les quartiers populaires, qui demandent de l'égalité face à la sécurité, qui ont subi ces trois dernières années la politique sur les logements sociaux et la suppression de contrats aidés et qui sont stigmatisés régulièrement."

Il relève aussi "l'hypocrisie" de l'exécutif, en rappelant que d'un côté le président Emmanuel "Macron a inclus dans le calcul du PIB les recettes du trafic de drogue et d'un autre côté, la France a la législation la plus répressive d'Europe (sur les stupéfiants), qui mobilise nos forces de police pour écoper la mer à la petite cuiller".

Déplorant les "coups de menton de Darmanin", le maire de Grenoble y voit la "même stratégie que sous (Nicolas) Sarkozy et (Manuel) Valls: il ne faudrait pas que cela soit une traduction de l'impuissance de la République face à des problèmes bien réels".

Article original publié sur BFMTV.com