Le Drian dégaine un plan pour les soldates

Le ministre de la Défense a présenté, hier, des mesures contre les violences et discriminations sexistes.

Faire contre mauvaise publicité œuvre de réforme. A l’occasion de la remise, hier à Paris, d’un rapport sur les discriminations et violences faites aux femmes dans les armées, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a présenté un plan d’action pour lutter contre ce phénomène, jusqu’ici sous-estimé. Cette annonce intervient après la publication récente d’un livre qui avait fait grand bruit sur le sujet (1), obligeant l’institution à se saisir du problème.

Devant toute la hiérarchie militaire réunie à l’Ecole militaire, Jean-Yves Le Drian a d’abord longuement loué la féminisation de l’armée française : 15% des effectifs, plus qu’aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Cette «conquête» va se poursuivre, a-t-il promis, indiquant qu’en 2017, l’équipage d’un sous-marin lanceur d’engins nucléaires comporterait, pour la première fois, trois femmes officiers.

Cellule. Mais la féminisation, si elle est une «conquête» et une «fierté», a ajouté le ministre, est aussi une «exigence» : celle de l’égalité entre les sexes, et de la lutte contre toute forme de discrimination et de violence (physique ou morale). Assurant qu’il n’y avait pas d’«omerta» dans les armées, Jean-Yves Le Drian n’en a pas moins annoncé la mise en place d’une nouvelle structure - hors cadre hiérarchique - qui sera à la disposition des victimes potentielles. Baptisée «Thémis», du nom de la déesse de la justice, cette cellule, encore en construction, sera «à l’écoute» des plaignantes et visera à «encourager et à initier les actions à entreprendre par les victimes, mais aussi par le commandement».

Car dans cette délicate affaire, il s’agissait aussi de ne pas braquer une hiérarchie militaire, fragilisée par plusieurs salves de coupes budgétaires ces dernières années et soucieuse de sa place au sein de la République : «Les commandements, lorsqu’ils étaient saisis de tels faits, accompagnaient la démarche en (...)

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