Dragons 3 : ce qu’on a appris sur le nouveau Dreamworks au Festival d’Annecy

Ce jeudi matin, le légendaire réalisateur Dean DeBlois (Lilo et Stitch, Dragons, Dragons 2) était présent au Festival International du Film d’Animation d’Annecy pour présenter le volet final de sa trilogie à succès aux côtés de ses camarades animateurs des studios Dreamworks.

Sous une pluie d’applaudissements, de ballons et d’avions en papier (tradition oblige), le cinéaste a dévoilé, pour la toute première fois dans le monde, une série de concept arts, de travaux préparatoires et même quelques séquences quasiment terminées de son dernier film. En attendant sa sortie dans nos salles le 6 février prochain, nous avons donc pu découvrir un aperçu d’une œuvre qui s’annonce comme la conclusion épique, ébouriffante et émouvante de cette saga qu’on ne présente plus.

Tout en gardant pour nous les nombreux ressorts du scénario qui nous ont été dévoilés ce matin, nous allons néanmoins tenter de vous décrire en quelques mots (et avec l’aide du réalisateur Dean DeBlois que nous avons eu le plaisir de rencontrer en interview) à quoi ressemblera Dragons 3 : Le monde caché.


Une nouvelle étape, un nouveau village

Près de 10 ans se seront écoulés depuis la sortie du premier Dragons en mars 2010 lorsque le troisième et dernier opus débarquera dans nos salles en début d’année prochaine. Harold, le jeune garçon angoissé et peu sûr de lui que l’on avait rencontré à l’époque, est devenu un chef de village courageux et droit dans ses bottes, ainsi qu’on avait déjà pu s’en rendre compte en 2014 dans Dragons 2.

4 ans plus tard, il a encore bien changé. Doté d’une toute nouvelle armure qui ne craint pas les flammes, il est plus ou moins devenu un dragon lui-même, en tout cas sur le champ de bataille. A la tête d’une équipe de choc composée de ses anciens compagnons, il veille à la protection de ses amis volants, ainsi qu’on a pu le découvrir lors d’une séquence de sauvetage au rythme haletant. Mais le jeune héros n'est pas au bout de son voyage intérieur, ainsi que nous l'a déclaré Dean DeBlois en interview cet après-midi :

"Pour moi, Harold a atteint un certain niveau de succès en changeant les mentalités de son peuple, en créant un monde où humains et dragons peuvent vivre en paix. Il a la copine de ses rêves, il a un dragon magnifique, il est populaire, respecté. Mais tout ça, c’est grâce à sa relation avec Krokmou. Je pense qu’au fond, il a cette peur enfouie de ne pas avoir de valeur sans son dragon. Le film met à l’épreuve cette conviction, et force Harold à amorcer un changement."

Quant au village de Berk, dirigé par Harold, il est devenu (comme a pu vous le laisser entrevoir la bande-annonce du film dévoilée il y a quelques jours) la première société utopique où Vikings et Dragons vivent en harmonie. Seul léger bémol : la surpopulation de la petite île, dont certains paysages ressemblent désormais à de véritables fresques à la "Où est Charlie", et qui ont représenté des défis techniques sans précédent pour les animateurs du film. L’une de ces séquences introductives a ainsi été présentée par Dean DeBlois comme l’une des deux plus compliquées de l’histoire de Dreamworks. Rien que ça…


Le monde caché

Si vous avez vu la bande annonce de Dragons 3, ou même si vous n’avez fait que lire le titre du film, vous le savez déjà : Harold, Krokmou et leurs amis ne se contenteront pas de rester sur l’île de Berk. En effet, une quête pour la survie du village se prépare, ainsi qu’un voyage vers "un monde caché de dragons".

Un nouvel environnement visuellement époustouflant, que l’on entrevoit dans la BA, et que l’on a eu la chance de découvrir plus en détails, grâce à des tests d’animation projetés lors de la présentation. Des images non définitives et encore en développement, certes, mais déjà vertigineuses. Des plans où s’entremêlent couleurs, lumières, dimensions, étages… Un véritable feu d’artifice visuel qui, une fois parachevé, n’aura probablement rien à envier aux derniers trésors de la concurrence : le monde des morts de Coco ou la mégalopole Zootopie, par exemple.


Des scènes de pure animation

Rares sont les professionnels qui ne s’entendent pas sur le sujet : l’animation n’a jamais été meilleure que lorsqu’elle sait se taire. Se passer de mots, se débarrasser de tout artifice, et s’exprimer uniquement par l’image. La conclusion de Toy Story 3, les courts métrages muets des studios Pixar, l’introduction de L’Age de Glace, dont les seuls dialogues sont les cris paniqués de Scrat ou encore les tout premiers cartoons des années 30… Les exemples ne manquent pas, et Dragons 3 s’apprête à rejoindre la liste.

En effet, Dean DeBlois a promis ce matin aux festivaliers d’Annecy que son nouveau film comporterait plusieurs séquences dépourvues de dialogues, des scènes où la musique et l’animation prendront toute la place. Une jolie promesse pour les fans du genre, que le réalisateur s’est d’ailleurs empressé de concrétiser en diffusant l’une de ces scènes.

Entrevue dans la bande-annonce, la rencontre entre Krokmou et la dragonne de son espèce dont il tombe amoureux est un savant mélange d’humour et d’émotion (inspirée par les curieuses parades nuptiales observées chez certains animaux), où les élans du cœur passent par le dessin, par le visage, par le mouvement, par la musique. Par tous les chemins, sauf par celui du dialogue.

"Notre intention est toujours d’emmener les spectateurs à travers un voyage qui comporte un large spectre d’émotions," explique Dean DeBlois. "Nous voulons les faire rire, nous voulons qu’ils se sentent enchantés, émerveillés, qu’ils ressentent l’aventure. Nous voulons qu’ils aient peur de temps en temps. Mais surtout, nous voulons les faire pleurer, parce que ça signifie qu’ils sont vraiment impliqués."


Une conclusion épique

Dragons 3 n’est pas une suite ordinaire. Les producteurs de Dreamworks ont été formels. C’est le dernier volet d’une trilogie, la conclusion épique d’une histoire amorcée il y a près de 10 ans.

Dean DeBlois lui-même est arrivé sur scène en expliquant qu’il n’aimait pas les suites, mais que l’idée de faire de Dragons une trilogie, avec un début, un milieu et une fin, lui était apparue comme une évidence après la sortie du premier. Il ne s’agissait donc pas pour lui de réaliser deux films de plus, mais de composer les deux dernières parties d’une seule et même œuvre, encore incomplète :

" Quand ils m’ont approché en me demandant si jamais des idées pour une suite [ndlr : à la sortie du premier film], j’ai répondu que selon moi, certaines questions avaient été laissées sans réponse, et qu’une plus grande histoire de passage à l’âge adulte attendait Harold. Du premier film jusqu’à sa maturité finale, en tant que chef sage et altruiste. Alors je leur ai dit : ‘Faisons une trilogie.’ Si on peut s’engager sur deux suites, alors on pourra raconter trois actes d’une même histoire, et les connecter les uns aux autres," nous a-t-il expliqué. 

Ce dernier film, décrit comme une "conclusion épique et excitante" à l’histoire que l’on connaît, ne promet donc pas que des prouesses techniques. Censé expliquer pourquoi on ne trouve plus de dragons de nos jours, il se dessine déjà dans nos rêves les plus fous comme un épilogue "à la Toy Story 3". Mais pour en avoir le cœur net, il faudra encore quelques mois de patience…

(Re)découvrez la bande-annonce du film...