« Dr Strange 2 » : Sam Raimi a-t-il été broyé par Marvel ?
Ça commence très mal. Sans crier gare, le spectateur est immergé dans une scène d'action où le Dr Strange et une jeune femme hispanophone sont poursuivis par un démon-serpent géant, sautant d'un bloc à l'autre sur fond de galaxie multicolore aux effets numériques de très mauvais goût. Okay. On se dit alors que c'est plié : Sam Raimi, réalisateur magicien des trilogies Evil Dead et Spider-Man (la seule, l'unique, celle des années 2002-2004-2007), s'est fait à l'évidence croquer par l'ogre Marvel, qui l'a engagé à la tête de ce nouveau chapitre essentiellement pour s'acheter une respectabilité sur les réseaux sociaux. Ouf : très rapidement, la multiplication de plans rageurs typiques de son auteur laisse à penser qu'au moins sur la forme Dr Strange in the Multiverse of Madness a laissé le sorcier Raimi abattre ses cartes maîtresses. On respire… Le long-métrage des usines Marvel marquera-t-il pour autant une nouvelle ère artistique dont les cinéastes seraient enfin les mages tout-puissants ? Certes pas… Mais au moins ce Strange-là ressemble à un film de cinéma.
La jeune femme du prologue se nomme America Chavez (Xochiti Gomez) : issue d'une autre dimension que la nôtre, elle a le pouvoir (entre autres) de traverser les mondes parallèles, ce qui lui vaut d'être traquée par des créatures guidées par Wanda Maximoff/La Sorcière rouge (Elizabeth Olsen). C'est ici que le scénario exige de nous une exemplaire assiduité concernant les productions Marvel : ivre de détr [...] Lire la suite