Dr Christian Recchia : “Fumer tue, mais vapoter tue et accélère le processus de dégradation neurologique chez l'adolescent”

Les associations l’exigeaient depuis longtemps, c’est maintenant chose faite. La Commission européenne a donné mercredi son feu vert à la France pour interdire les Puffs, ces cigarettes électroniques jetables très en vogue chez les adolescents. Une idée qui avait déjà fait son petit bout de chemin. Pour rappel, la loi a été votée en France par l'Assemblée nationale et le Sénat en début d’année, puis en commission mixte paritaire le 21 mars 2024. Il ne manquait plus que l’accord de la Commission européenne pour que cette loi puisse être promulguée par le Parlement français, une étape décisive dans le processus législatif.

Très attendue, cette décision a été saluée par le docteur Christian Recchia. “Un ado qui commence à vapoter prend de la nicotine en plus de tous les produits adjuvants qu'on ne maîtrise absolument pas en toxicologie. C'est tout à fait remarquable d'interdire à des enfants de prendre ces produits sachant que 12% avaient déjà l'habitude de vapoter. C'est pour eux la porte d'entrée évidente à du tabagisme au long cours”, a-t-il déclaré au micro de Yahoo tout en rappelant l’importance de poursuivre les efforts communs. “En Europe aujourd'hui, il faudra tendre, en termes d'éducation, vers le zéro tabac. Ce qui veut dire qu’aujourd'hui, tout ce qui est juridique, tous les signes que l'on peut donner aux parents et aux industriels pour éviter que nos adolescents vapotent, seront excellents”.

“Vapoter tue”

Et ce, car la “Puff” est considérée comme un véritable fléau pour la santé. “Fumer tue, nous le savons mais vapoter tue également et accélère le processus de dégradation neurologique chez l'adolescent puisqu'il altère la fonction neuronale, il altère la croissance et il amène l'enfant à la consommation de tabac”. En effet, le cerveau est particulièrement vulnérable à l’adolescence et la dépendance peut se développer à vitesse grand V. Quelques semaines d’utilisation suffisent.

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Sans grande surprise, l’aspect environnemental s’ajoute également à la question de santé publique. Comme l’a rappelé la Fédération française de cardiologie, la Puff est un déchet supplémentaire qui s’additionne aux 4 500 milliards de mégots jetés dans l’environnement chaque année. Batteries aux métaux lourds, composants électroniques, résidus de plastique, nicotine : leur composition est source de déchets massifs et dangereux. Qui plus est, le recyclage des Puffs demeure une vraie zone d’ombre. La plupart du temps, aucune indication ne précise la manière de les jeter après usage, ou les possibilités de les recycler.