Publicité

Attentat contre Charlie Hebdo à Paris, au moins 12 morts

PARIS (Reuters) - Au moins 12 personnes, dont deux policiers, ont été tuées et une vingtaine d'autres blessées mercredi à Paris dans une fusillade au siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, le plus grave attentat commis en France depuis 1986 et la vague d'attaques islamistes cette année-là. "C'est un attentat terroriste, cela ne fait pas de doute", a déclaré François Hollande, qui s'est rendu peu avant 13h00 (12h00 GMT) sur les lieux. Le bilan de cet acte d'une "exceptionnelle barbarie" n'est que provisoire, a-t-il souligné alors que les secours continuaient d'évacuer des blessés. "Nous savions que nous étions menacés", a ajouté le chef de l'Etat, précisant que plusieurs projets d'attentat avaient été déjoués ces dernières semaines. "Nous punirons les agresseurs". François Hollande interviendra à la télévision à 20h00 (19h00 GMT) mercredi soir, a annoncé l'Elysée. Le procureur de Paris, François Molins, venu également sur place, a fait état d'une vingtaine de blessés, dont "quatre ou cinq en état d'urgence absolue", en plus du bilan provisoire de 12 morts donné par le parquet. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier commis en France depuis les vagues d'attentats islamistes à Paris en 1986 (12 morts et quelque 200 blessés dans une dizaine d'attentats) et 1995 (huit morts et près de 120 blessés dans le RER B à la station Saint-Michel). Selon Rocco Contento, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police, dix membres de la rédaction de Charlie Hebdo ont été tués. Deux policiers figurent également au nombre des victimes, a précisé la préfecture de police. Deux hommes lourdement armés, habillés de noir, le visage camouflé par une cagoule, ont fait irruption vers 11h00 (10h00 GMT) au siège du journal, dans le XIe arrondissement. ALERTE ATTENTATS Les tireurs sont ensuite ressortis, ont stoppé un automobiliste pour s'emparer de son véhicule et ont pris la direction de la porte de Pantin, dans le XIXe arrondissement, a indiqué Rocco Contento, qui n'exclut pas la possibilité d'autres attaques. Le siège de l'hebdomadaire satirique, alors dans le XXe arrondissement, avait été incendié en novembre 2011 après l'annonce de la sortie d'un numéro baptisé "Charia Hebdo", avec "Mahomet rédacteur en chef". Le sinistre n'avait pas fait de blessé. Le site internet du journal avait par ailleurs été piraté. La sécurité était en cours de renforcement à Paris et en Ile-de-France. Le plan Vigipirate a été relevé au stade ultime, le niveau "écarlate", pour prévenir des "attentats majeurs", ont annoncé les services du Premier ministre, Manuel Valls. Priorité est donnée à ce stade de "protéger les institutions et assurer la continuité de l’action gouvernementale". Les organes de presse, les grands magasins, les lieux de culte ainsi que les transports vont faire l'objet d'une vigilance particulière. "Tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier, traquer et interpeller les auteurs", souligne Matignon. Le niveau "écarlate" a été activé précédemment une seule fois en France : en mars 2012, en région Midi-Pyrénées après l'attaque d'une école juive à Toulouse et les assassinats de trois parachutistes par Mohamed Merah. (Sophie Louet et Gérard Bon, avec Antony Paone et Dominique Rodriguez, édité par Yves Clarisse)