Doux placé en liquidation judiciaire

RENNES (Reuters) - Le groupe volailler Doux, basé à Châteaulin (Finistère) et en grandes difficultés financières depuis plusieurs mois, a été placé mercredi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Rennes dans le cadre d'une procédure accélérée.

Une période de poursuite de l'activité a été également prononcée par le tribunal jusqu'au 31 mai.

Les offres de reprise devront être déposées au tribunal avant le 14 avril à 17h00 et seront examinées lors d'une prochaine audience fixée au 15 mai prochain.

Le tribunal rendra sa décision le 18 mai.

La semaine dernière le géant ukrainien de la volaille MHP et un consortium de plusieurs sociétés mené par le groupe volailler français LDC se sont portés candidats à la reprise du groupe Doux, qui exploite différents sites en Bretagne pour un effectif total d'environ 1.200 personnes.

Victime des conséquences de la grippe aviaire mais aussi de la concurrence du Brésil et d'une parité euro-dollar défavorable sur les marchés internationaux, les pertes du groupe Doux, spécialisé dans l'exportation de poulets congelés à destination notamment de l'Afrique et du Moyen-Orient, sont estimées à quelque trois millions d'euros par mois.

Le placement en liquidation judiciaire accompagné d'une mise en cessation de paiement permet au volailler de geler ses créances et de lever la menace d'un remboursement de plusieurs dizaines de millions d'euros d'aides indues, liée à une teneur en eau dans ses poulets jugée anormale en 2013.

Le tribunal administratif de Rennes doit prochainement se prononcer sur cette affaire.

Le projet de LDC, associé au groupe saoudien Almunajem, un des principaux clients de Doux, aux Volailles de Plouray, à la coopérative Triskalia et à Terrena, principal actionnaire du groupe, permettrait de conserver 920 emplois auxquels s'ajouteraient 418 offres de reclassement.

LDC s'engage également à investir 60 millions d'euros dont 55 millions dans la construction d'un nouveau site d'abattage et de découpe de volailles à Châteaulin dédié "aux marchés industriels et de la restauration" de poulet frais.

Le site actuel de Châteaulin serait loué au groupe saoudien Almunajem pour la production de poulets surgelés destinés à l'export.

Le groupe ukrainien MHP a annoncé de son côté avoir déposé un dossier de reprise comprenant un investissement de 76 millions d'euros pour "assurer la pérennité de l'entreprise" et permettre la création d'une nouvelle usine "à la pointe de la technologie" à Châteaulin.

Cette offre de reprise permettrait "la sauvegarde immédiate d’environ 285 postes auxquels s’ajouteraient environ 430 postes au démarrage de la nouvelle unité de production d’ici 2 ans".

Doux faisait l’objet d’un "plan de continuation" depuis son placement en redressement judiciaire en 2012.

Terrena s'est engagé à "soutenir" le groupe jusqu'au 30 juin prochain, a précisé mercredi le tribunal de commerce de Rennes.

(Pierre-Henri Allain, édité par Caroline Pailliez)