La douleur des femmes est sous-estimée par le corps médical, et ce n'est pas sans conséquence

Les médecins et infirmiers, hommes ou femmes, font moins confiance aux femmes lorsqu’elles expriment de la douleur.

Les médecins et infirmiers, hommes ou femmes, font moins confiance aux femmes lorsqu’elles expriment de la douleur.

La douleur est subjective, le mieux placé pour la juger est celui ou celle qui la ressent. Pourtant, le corps médical aurait tendance à faire plus ou moins confiance à ce jugement, en fonction du genre de la personne concernée.

Deux études récentes montrent en effet que la douleur des femmes est perçue comme moins grave que celle des hommes, ce qui peut avoir des conséquences graves sur la prise en charge des patientes.

La première étude a été publiée dans le numéro de juin 2024 du European Journal of Emergency Medicine par des chercheurs de l’Université de Montpellier. Pour celle-ci, 1.563 médecins ou infirmiers devaient évaluer la gravité d’un faux patient qui arriverait aux urgences. Les symptômes des patients étaient toujours les mêmes (douleur à la poitrine), ainsi que leur histoire médicale (ancien fumeur, avec des évènements passés de dépression), la seule chose qui changeait était leur photo : homme ou femme.

Pourtant, ce même cas était évalué différemment en fonction du genre : 62 % des soignants interrogés jugeaient que le cas était grave lorsque le patient était un homme, contre 49 % lorsqu’il s’agissait d’une femme. Et leur douleur était aussi vue différemment : sur une échelle de 0 (pas de douleur) à 10 (douleur maximale), elle était évaluée en moyenne à 5,4 pour les femmes contre 6 pour les hommes.

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Ces résultats ont été confirmés par une deuxième étude, publiée le 5 août 2024 dans la revue Pnas par des chercheurs de l’Université hébraïque de Jérusalem (Israël). Ils ont présenté un faux cas médical à 109 infirmiers d’un hôpital dans le Missouri (États-Unis), le patient en question se plaignant d’une douleur très forte au dos (que le patient jugeait d’une intensité de 9 sur la même échelle de 0 à 10). Les infirmiers devaient évaluer la douleur du patient de 0 (pas de douleur) à 100 (douleur maximale). La percept[...]

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