Donald Trump veut s’affranchir de l’aval du Sénat pour nommer les membres de son administration
Le futur président des États-Unis souhaite déjà contourner les traditions politiques américaines pour obtenir les pleins pouvoirs.
ÉTATS UNIS - Les prémices d’une présidence omnipotente ? Le président élu américain Donald Trump a demandé dimanche 10 novembre aux sénateurs de le dispenser de leur approbation, en principe obligatoire, pour nommer les plus hauts responsables de sa future administration.
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Un article de la Constitution américaine permet au président de procéder à des nominations sans qu’elles soient approuvées par le Sénat quand ce dernier n’est pas en session. Mais cette disposition est rarement activée, les sénateurs s’arrangeant habituellement pour siéger au moment des nominations et exercer ainsi leur pouvoir de contrôle sur l’exécutif.
Le Parti républicain a regagné la majorité au Sénat, qui se réunira en janvier pour prêter serment, mais les élus démocrates pourraient tout de même ralentir le processus d’approbation des nominations. « Parfois les votes peuvent prendre deux ans ou plus. C’est ce que [les démocrates] ont fait il y a quatre ans et nous ne pouvons pas laisser cela arriver de nouveau », s’est insurgé dimanche sur X le président élu, en référence à son premier mandat (2017-2021).
« Tout sénateur républicain visant à prendre la place convoitée de chef de file au Sénat américain doit accepter des nominations » hors des sessions parlementaires, a-t-il ajouté.
Les trois sénateurs en campagne pour ce poste ont réagi en soutenant la demande de Donald Trump. « 100 % d’accord. Je ferai n’importe quoi pour que vos nominations (soient approuvées) le plus vite possible », a écrit Rick Scott, sénateur élu en Floride, soutenu par les milliardaires Vivek Ramaswamy et Elon Musk et d’autres alliés de Donald Trump pour chapeauter les élus du parti au Sénat.
« Nous devons agir vite et de manière décisive pour que les personnes nommées par le président soient approuvées et toutes les options sont sur la table, dont celle de nomination lors d’une pause parlementaire », a déclaré John Thune, élu du Dakota du Sud, actuel numéro deux des républicains au Sénat.
« Il est inacceptable que sénateurs démocrates bloquent » les nominations, a pour sa part déclaré John Cornyn, du Texas. « S’ils le font, nous resterons en session même les week-ends jusqu’à ce qu’ils cèdent. Et la Constitution donne au président le pouvoir de procéder à des nominations pendant les pauses », a-t-il ajouté.
Le Sénat américain examine et confirme par un vote, d’abord en commission, puis en séance plénière, les nominations des ministres, de leurs adjoints, mais aussi des ambassadeurs, des responsables militaires, des directeurs des multiples agences fédérales et des juges, notamment ceux de la Cour suprême.
« Aucun juge ne doit être approuvé » avant que les républicains n’aient choisi leur leader et pris leurs fonctions au Sénat, a ajouté Donald Trump dimanche.
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