Donald Trump président : à quoi va ressembler son administration pour son deuxième mandat

D’Elon Musk à Robert F. Kennedy Jr en passant par Susie Wiles et JD Vance, on vous présente l’aréopage de fidèles qui pourraient composer le gouvernement du milliardaire.

ÉTATS-UNIS - Plus d’« adultes dans la pièce ». Alors que le premier mandat de Donald Trump avait été marqué par l’influence des cadres de l’administration et des dirigeants républicains expérimentés qui permettaient de canaliser l’impulsivité du président, le milliardaire semble, pour son deuxième mandat, vouloir s’entourer d’un cercle de fidèles bien décidés à décliner les décisions de leur chef, aussi radicales soient-elles.

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Leur point commun : des idées conservatrices et une affection toute particulière pour les fausses informations, relayées sans vergogne pour servir leur agenda politique. L’équipe de transition de Donald Trump a promis de présenter une première liste de ministres et conseillers « dans les jours et semaines qui viennent », avant son investiture le 20 janvier.

Le HuffPost fait le point sur les noms confirmés, et ceux pressentis pour entourer le président républicain.

· JD Vance, un vice-président ultra-conservateur

Âgé de 40 ans, JD Vance sera le premier « millenial » à accéder à la vice-présidence des Etats-Unis.
ANDREW HARNIK / Getty Images via AFP Âgé de 40 ans, JD Vance sera le premier « millenial » à accéder à la vice-présidence des Etats-Unis.

Pour le poste de vice-président, aucun doute sur casting : c’est le sénateur de l’Ohio JD Vance qui a été élu ce mardi 5 novembre pour entrer à la Maison Blanche aux côtés de Donald Trump. L’un des enjeux sera de savoir quelle marge de manœuvre le chef de l’État laissera à son vice-président, la Constitution américaine n’octroyant aucune fonction exécutive au deuxième personnage de l’État. Au cours du premier mandat de Trump, le vice-président Mike Pence a joué un rôle clé en matière de politique intérieure comme en termes de diplomatie.

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Très conservateur, le jeune quadra est en tout cas surtout connu pour sorties outrancières. JD Vance est le principal représentant de la « Nouvelle droite », « un groupe hétéroclite d’intellectuels et d’activistes conservateurs qui s’est formé à la fin de la présidence Trump », souligne Politico. L’un de leurs chevaux de bataille : gagner la « guerre culturelle » face aux démocrates et autres militants des droits humains, caricaturés avec le terme de « wokistes ».

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Susie Wiles a longtemps officié au sein du Parti républicain en Floride. Elle a soutenu Trump dès 2016 et co-dirigé sa première campagne.
JIM WATSON / AFP Susie Wiles a longtemps officié au sein du Parti républicain en Floride. Elle a soutenu Trump dès 2016 et co-dirigé sa première campagne.

Donald Trump a procédé jeudi 7 novembre à sa première grande nomination : Susie Wiles, architecte de sa campagne, sera sa cheffe de cabinet, un poste ultra-stratégique jamais occupé par une femme. Sous son premier mandat, pas moins de quatre chefs de cabinets avaient défilé. L’un d’eux, l’ancien général John Kelly l’avait qualifié en octobre de « fasciste ».

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Discrète, celle qui se définissait comme une « membre éminente de l’establishment du Parti républicain » auprès du New York Times en 2016 a, huit ans plus tard, cadré et organisé la campagne de Donald Trump jusqu’à la victoire, souligne L’Express.

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· Elon Musk chargé de « l’efficacité gouvernementale »

Elon Musk est pressenti pour devenir le « cost killer » au sein de l’administration fédérale.
JIM WATSON / AFP Elon Musk est pressenti pour devenir le « cost killer » au sein de l’administration fédérale.

L’homme le plus riche du monde, patron de Tesla, SpaceX et X, a investi plus de 100 millions de dollars dans la campagne de Donald Trump. En retour, il pourrait être chargé de réorganiser en profondeur l’administration fédérale, à la tête d’un ministère de l’« efficacité gouvernementale ».

Si les deux impétueux milliardaires s’entendent durablement, ils pourraient procéder à 2 000 milliards de dollars de coupes claires dans un budget de 7 000 milliards. Mais ils n’ont pas encore dit comment.

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· Robert F. Kennedy Jr, un scientifique douteux à la santé

Robert F. Kennedy Jr aura un « rôle important dans la santé », a promis Donald Trump quelques jours avant son élection.
REBECCA NOBLE / Getty Images via AFP Robert F. Kennedy Jr aura un « rôle important dans la santé », a promis Donald Trump quelques jours avant son élection.

Robert F. Kennedy Jr, neveu du président assassiné JFK, ancien candidat indépendant rallié à Donald Trump, pourrait être responsable des politiques de santé publique. Opposant notoire de la vaccination et grand amateur de théories du complot, il a assuré sur NBC qu’il « n’enlèverait les vaccins de personne » mais dit que les Américains devaient pouvoir « décider individuellement ».

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· Richard Grenell ex-ambassadeur pressenti à la diplomatie

Le secrétaire d’État, visage des États-Unis à l’étranger, devra mettre en musique la diplomatie protectionniste et isolationniste de « l’Amérique d’abord » défendue par Donald Trump, notamment à l’égard de l’Ukraine, de l’Otan et de l’Europe. Le nom de Richard Grenell circule depuis des mois.

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Décrit comme « émissaire » de l’ombre de Donald Trump, il a été ambassadeur en Allemagne (2018-2020), où son style a crispé. Il fut aussi directeur par intérim du renseignement et émissaire spécial pour le Kosovo et la Serbie.

« Pour éviter la guerre, il vaut mieux avoir un salaud comme diplomate », a-t-il lancé en début d’année, alors que Donald Trump s’est toujours vanté, contre toute évidence, de l’absence de guerres sous son premier mandat et a promis qu’il mettrait fin à celles en Ukraine et au Proche-Orient.

Richard Grenell pourrait néanmoins être nommé conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, auquel cas le sénateur de Floride Marco Rubio, qui s’est dit sur CNN « toujours intéressé pour servir ce pays », pourrait devenir secrétaire d’État.

· Plusieurs noms pour la justice

C’est l’un des postes les plus sensibles, et qui le sera d’autant plus que Donald Trump a été condamné et inculpé dans quatre affaires pénales sous les démocrates et qu’il entend mettre en œuvre dès le 20 janvier l’expulsion massive d’immigrés clandestins. De nombreux noms sont cités par la presse américaine, notamment celui du sénateur de l’Utah Mike Lee. Ce dernier a notamment conseillé l’équipe de Trump dans les tentatives de contester l’élection perdue de 2020.

La juge Aileen Cannon est aussi sur la liste. Elle est connue pour avoir annulé la procédure relative aux documents classifiés conservés par Trump à l’issue de sa défaite en 2020. Cette décision, critiquée pour sa bienveillance envers Trump, fait actuellement l’objet d’un appel.

· Un visage bien connu à la Défense

Pour piloter le Pentagone, à savoir le ministère de la Défense, Mike Pompeo, ancien chef de la diplomatie de Donald Trump et ex-directeur de la CIA, fait figure de favori.

La direction de la CIA pourrait échoir à l’ex-élu ultraconservateur du Texas John Ratcliffe. À moins qu’il ne s’agisse de Kash Patel, qui a servi à la Maison Blanche, au renseignement et au Pentagone, avant d’écrire un livre contre un supposé « État profond » à l’œuvre contre Donald Trump.

· Duel de milliardaires pour le Trésor

Le poste de grand argentier pourrait être disputé entre deux milliardaires, patrons de fonds d’investissement : Scott Bessent, donateur et conseiller économique du prochain président pour des baisses d’impôts et hausses des tarifs douaniers, a répondu prudemment sur CNBC qu’il « fera ce que Donald Trump (lui) demandera ». Il est en concurrence avec le financier John Paulson.

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