Donald Trump nomme Robert F. Kennedy Jr ministre de la Santé, des dizaines de prix Nobel s’y opposent
ÉTATS-UNIS - Un adepte des théories complotistes au ministère de la Santé. Le 14 novembre dernier, Donald Trump a récompensé la loyauté de celui qui est surnommé RFK, Robert F. Kennedy Jr, en le nommant ministre de la Santé dans son futur gouvernement. Mais plus de 75 Prix Nobel s’opposent à la nomination de cet antivax notoire et encouragent le Sénat à voter contre, dans une lettre ouverte partagée lundi 9 décembre.
Outre son manque de qualifications ou d’expérience pertinente dans les domaines de la médecine, des sciences, de la santé publique, ou du gouvernement Robert F. Kennedy a été un opposant à de nombreux vaccins qui ont permis de protéger la santé et de sauver des vies, tels ceux contre la rougeole et la polio », fustigent notamment les signataires de la lettre ouverte.
« Au vu de son bilan, placer Robert F. Kennedy en charge du ministère de la Santé représenterait un risque pour la santé publique », écrivent ces 77 prix Nobel de médecine, physique, chimie ou économie dans cette lettre adressée aux sénateurs américains. « Nous vous encourageons vivement à voter contre la confirmation de sa nomination comme ministre de la Santé », exhortent-ils aussi aux sénateurs. Comme le veut la Constitution américaine, la nomination des membres du gouvernement doit faire l’objet d’un vote de confirmation au Sénat.
Parmi les signataires figure notamment Drew Weissman, prix Nobel de médecine en 2023 pour ses travaux sur le développement de vaccins à ARN messager, décisifs dans la lutte contre le Covid-19. D’après Richard Roberts, lauréat du prix Nobel de physiologie ou de médecine en 1993, interrogé par le New York Times, il s’agit de la première fois, de mémoire récente, que des lauréats du prix Nobel s’unissent contre le choix d’un ministre. Mais « ces attaques politiques contre la science sont très préjudiciables », a-t-il affirmé à propos de la vision de la médecine du futur ministre. « Il faut se lever et la protéger ».
Chantre de la désinformation
Robert F. Kennedy Jr. avait suspendu sa campagne pour l’élection présidentielle en tant que candidat indépendant et rallié Trump en août dernier. Ancien membre du parti démocrate, ce neveu de JFK, qui a un temps été avocat en droit de l’environnement, a propagé des théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19 comme sur de prétendus liens entre vaccination et autisme. Il réclame aussi l’arrêt de l’ajout de fluor dans l’eau courante, pourtant considérée comme une grande réussite sanitaire dans la lutte contre les caries dentaires.
Son organisation anti-vaccination, la Children’s Health Defense (ex-World Mercury Project) a d’ailleurs été bannie des réseaux sociaux Meta (Facebook, Instagram) pour « violations répétées » de la politique de l’entreprise de Mark Zuckerberg, à cause de son rôle dans la désinformation sur les thématiques de santé.
Mais Robert F. Kennedy Jr. est loin, bien loin d’être la seule personnalité nommée par Donald Trump pour sa future administration à faire scandale. Le futur président républicain a déjà essuyé le retrait forcé de Matt Gaetz, son premier choix pour le poste de ministre de la Justice, après des accusations de relations sexuelles avec une mineure. Il a aussi nommé Pete Hegseth, ancien présentateur de Fox News passionné d’armes à feu et tenant des propos sexistes et transphobes, à la tête du département de la Défense.
À voir également sur Le HuffPost :
Donald Trump s’attribue le mérite du Bitcoin à 100 000 dollars : « Il n’y a pas de quoi ! »
Donald Trump nomme Peter Navarro à un poste de conseiller, 4 mois après sa sortie de prison