Donald Trump: ce que l'on sait des "menaces" iraniennes d'assassiner l'ancien président américain
Un péril supplémentaire pour Donald Trump. Cible d'une tentative d'assassinat le week-end dernier avant la convention républicaine de Milwaukee, l'ancien président américain aurait été la cible d'un plan de Téhéran visant à le tuer, ont affirmé ce mardi 17 juillet plusieurs médias américains. Face à cette menace, le Secret Service, en charge de la sécurité de Donald Trump, a décidé de renforcer les moyens alloués à la protection du candidat à la présidentielle.
• Une menace révélée par une "source humaine"
Mardi, la chaîne CNN puis d'autres médias américains comme NBC et Politico ont rapporté que les autorités américaines avaient reçu ces dernières semaines des renseignements d'une "source humaine" concernant un plan fomenté par Téhéran pour assassiner l'ancien président des États-Unis.
"Après avoir appris l'existence de cette menace, le Conseil de sécurité nationale a directement contacté la direction du Secret Service", a expliqué à CNN un responsable du Conseil. En réponse de cette menace, le Secret Service, chargé de la protection des personnalités politiques américaines, aurait, selon les médias américains, relevé son niveau de protection pour assurer la sécurité du candidat républicain.
"Tout ceci s'est passé avant samedi" et la tentative d'assassinat contre Donald Trump en Pennsylvanie, a précisé le responsable du Conseil.
Ces informations sont publiées au moment où le Secret Service fait l'objet de vives critiques, celui-ci ayant été incapable d'empêcher Thomas Matthew Crooks de se retrouver suffisamment près de l'ex-président pour faire feu avec un fusil semi-automatique AR-15
Plusieurs sources ont confirmé par ailleurs aux médias américains qu'il n'y avait aucun élément faisant le lien entre ces menaces en provenance de Téhéran et le jeune homme de 20 ans qui a tenté de tuer Donald Trump durant son meeting à Butler.
• Les autorités américaines restent vagues
Sollicitées pour commenter ces révélations, les autorités américaines n'ont pas souhaité donner davantage de détails sur la nature de la menace visant Donald Trump. Dans un communiqué, le Conseil de sécurité national s'est borné à déclarer que "les menaces de l'Iran contre l'ancienne administration de Donald Trump" étaient suivies "depuis des années".
"Nous considérons que c'est une affaire de sécurité nationale et intérieure de la plus grande importance", a déclaré la porte-parole du Conseil Adrienne Watson, qui a renvoyé les questions sur "les mesures additionnelles mises en place ces dernières semaines" au Secret Service et au Département de la Sécurité intérieure des États-Unis.
De son côté, le porte-parole du Secret Service, Anthony Guglielmi, a déclaré que ses services et d'autres agences "recevaient constamment des informations sur des menaces potentielles et prenaient des mesures pour adapter les ressources si nécessaire".
"Nous ne pouvons commenter telle ou telle menace autrement qu'en disant que le Secret Service les prend très au sérieux et y répond en conséquence", a-t-il ajouté dans un communiqué.
• L'Iran veut se venger de la mort de Soleimani
Depuis des années, la République islamique ne cache pas sa volonté de revanche après la mort de Qassem Soleimani. Commandant des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime des mollahs, Soleimani était à la tête de la Force Qods, qui supervisait les opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient. En 2020, alors que Donald Trump était encore président des États-Unis, il avait été tué dans une attaque de drone américain à Bagdad, en Irak.
Outre l'ancien président, d'autres membres de son administration ont fait l'objet de menaces au cours des quatre dernières années, rappelle CNN. En août 2022, le département américain de la Justice avait annoncé des poursuites criminelles contre un membre des Guardiens de la révolution ayant essayé de planifier l'assassinat de John Bolton, un temps conseiller à la sécurité nationale durant la présidence Trump.
Selon les procureurs en charge du dossier, ce complot contre Bolton, qui visait également l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo selon plusieurs sources, constituait "probablement des représailles" après l'assassinat de Qassem Solemaini,
• Téhéran rejette des accusations malveillantes
La République islamique, par la voix de la mission de l'Iran auprès des Nations unies, a rejeté mercredi les accusations des médias américaines, qu'elle a qualifiées d'"infondées" et de "malveillantes".
"Du point de vue de la République islamique d'Iran, Trump est un criminel qui doit être poursuivi et condamné par un tribunal pour avoir ordonné l'assassinat du général Soleimani", a ajouté un porte-parole de la mission à CNN. "L'Iran a choisi de passer par la voix légale pour le traduire devant la justice."
Dans une interview accordée à la chaîne américaine et qui sera diffusée dimanche, le ministre des Affaires étrangères iranien Ali Bagheri Kani a assuré lui aussi que son gouvernement en "passerait uniquement par les procédures légales ou judiciaires, qu'elles soient iraniennes ou internationales", pour punir Donald Trump.