Incendies, réchauffement climatique... Donald Trump, habitué des dérapages sur le climat
“Ça finira bien par se refroidir”. Interrogé sur les incendies qui ravagent la Californie depuis plusieurs jours, le président américain s’est fendu du nouvelle phrase choc.
Donald Trump est un habitué des phrases choc. Sa cible de prédilection : le climat. Dès que le sujet de l’environnement est abordé, Donald Trump tient des propos souvent polémiques, parfois mensongers.
Dernière sortie en date, le 14 septembre, lors d’un échange avec Wade Crowfoot, un responsable local de l'agence de protection des ressources naturelles de Californie, à Sacramento. “Ça finira par se refroidir”, lance le président américain à son interlocuteur. “J’aimerais que la science soit d’accord avec vous”, répond Wade Crowfoot. "Je ne pense pas que la science sache réellement", renchérit le président américain.
President Trump: "It'll start getting cooler. You just watch."
Wade Crowfoot, CA Sec. for Natural Resources: "I wish science agreed with you."
President Trump: "Well, I don't think science knows actually." pic.twitter.com/L98SD0l0cH— The Hill (@thehill) September 14, 2020
Au même moment, son adversaire à la présidentielle, le démocrate Joe Biden, qualifiait le président de "pyromane climatique". Car Donald Trump est un climato-sceptique assumé, qui multiplie les phrases choc sur le sujet. Sur son réseau social préféré, Twitter, le président américain est un adepte des déclarations tapageuses.
Trump, le froid, et le réchauffement climatique
Par exemple en décembre 2017, alors qu’une partie du pays est touché par des températures glaciales, il tweete : “Peut-être pourrions-nous utiliser un peu de ce bon vieux réchauffement climatique alors que notre Pays, mais pas les autres, allait payer DES MILLIARDS DE DOLLARS pour s'en protéger. Couvrez-vous !”.
In the East, it could be the COLDEST New Year’s Eve on record. Perhaps we could use a little bit of that good old Global Warming that our Country, but not other countries, was going to pay TRILLIONS OF DOLLARS to protect against. Bundle up!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 29, 2017
Dans le même registre, en janvier 2019, Donald Trump en remettait une couche alors que d’importantes chutes de neige touchent le pays. “Ce ne serait pas mal d'avoir un peu de ce bon vieux réchauffement climatique en ce moment !”.
Be careful and try staying in your house. Large parts of the Country are suffering from tremendous amounts of snow and near record setting cold. Amazing how big this system is. Wouldn’t be bad to have a little of that good old fashioned Global Warming right now!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 20, 2019
Trump fait le show sur les éoliennes
Autre sujet qui tient à coeur à Donald Trump, les éoliennes. Un sujet qu’il met sur le devant de la table lorsqu’il s’agit de parler environnement. En mars 2019, interrogé sur la chaîne Fox News, le président américain expliquait pourquoi il était hostile à l’installation d’éoliennes. Pour lui, cette énergie n’est pas viable car “le vent ne souffle que parfois”.
The president still believes that wind power is not a viable energy source because "it only blows sometimes" pic.twitter.com/UgTzygyN35
— Josh Billinson (@jbillinson) March 28, 2019
Une théorie fumeuse que le président avait déjà exposé lors de la campagne présidentielle, pour répliquer à sa rivale démocrate Hillary Clinton qui “voulait mettre des éoliennes partout”, selon lui. “Si ça ne souffle pas, tu peux oublier la télévision pour cette nuit." Chérie, je veux regarder la télévision." "Je suis désolé ! Le vent ne souffle pas”, lançait le candidat lors d’un meeting dans le Michigan.
TRUMP: "If Hillary got in... you'd be doing wind. Windmills. Weeeee. And if it doesn't blow, you can forget about television for that night. 'Darling, I want to watch television.' 'I'm sorry! The wind isn't blowing.' I know a lot about wind." pic.twitter.com/tGsUIoUmUQ
— Aaron Rupar (@atrupar) March 29, 2019
Un argument de campagne
L’un des arguments au coeur de sa campagne de 2015, sortir de l’accord de Paris, un accord mondial ayant pour but de limiter le réchauffement planétaire en dessous de la barre des 2°C.
Interrogé alors que Barack Obama se trouve à Paris pour la COP21, Donald Trump lance : “C’est ridicule. Il y a de plus gros problèmes. Que le président soit là-bas si longtemps pour dire que le réchauffement climatique est le plus grand problème de notre pays, c’est fou”.
Une fois élu, Donald Trump concrétise sa promesse, et lance, au moment d’officialiser la sortie des États-Unis de l’accord de Paris : “J’annonce le retrait américain… de l’horrible, coûteux, et unilatéral accord de Paris”.
Climato-sceptique avant d’être président
Les doutes de Donald Trump concernant le réchauffement climatique ne sont pas nés avec son arrivée à la Maison Blanche, en 2016. En 2015, il faisait déjà, sur Twitter, des parallèles plus que douteux entre la météo et le réchauffement climatique. “Il fait vraiment froid dehors, ils appellent ça un froid majeur, des semaines en avance sur les normales. On pourrait utiliser une bonne grosse dose de réchauffement climatique !”, écrivait le futur président des États-Unis.
It's really cold outside, they are calling it a major freeze, weeks ahead of normal. Man, we could use a big fat dose of global warming!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 19, 2015
Cette même année, il qualifiait le réchauffement climatique de “hoax” (canular), “un truc pour faire de l’argent”, lançait le futur président.
“Je ne crois pas au changement climatique”
Interrogé sur CNN durant la campagne, il lance : "Je ne crois pas au changement climatique. (…) C’est juste la météo"."On a appelé ça le réchauffement de la planète, le changement climatique, maintenant ils appellent ça une météo extrême, c'est nouveau, car la météo semble être un peu plus extrême".
Bien avant de se lancer en politique, alors qu’il était connu pour son succès dans les affaires, Donald Trump partageait ses doutes concernant le réchauffement de la planète. “Le concept de réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois afin de rendre la fabrication américaine non compétitive”, écrivait-il en novembre 2012.
The concept of global warming was created by and for the Chinese in order to make U.S. manufacturing non-competitive.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 6, 2012
En campagne pour sa réélection face à Joe Biden, Donald Trump semble de nouveau prendre le parti des climato-sceptiques pour rempiler un nouveau mandat à la Maison Blanche. De son côté, en qualifiant le président de “pyromane climatique”, Joe Biden prend le contre-pied du président. L’enjeu climatique pourrait donc, une nouvelle fois, être un élément clé de la campagne présidentielle américaine.