Donald Trump choisit Steven Witkoff comme émissaire au Moyen-Orient malgré son absence d’expérience politique

Magnat de l’immobilier à New York, Steven Witkoff était le partenaire de golf de Donald Trump quand il a été la cible de la deuxième tentative d’assassinat.

Steven Witkoff, ami de Donald Trump dont il est un partenaire récurrent au golf, a été choisi par le milliardaire pour le représenter au Moyen-Orient (photo d’illustration prise en juillet 2024 à Milwaukee, lors de la convention républicaine).
CHIP SOMODEVILLA / Getty Images via AFP Steven Witkoff, ami de Donald Trump dont il est un partenaire récurrent au golf, a été choisi par le milliardaire pour le représenter au Moyen-Orient (photo d’illustration prise en juillet 2024 à Milwaukee, lors de la convention républicaine).

ÉTATS-UNIS - Pour les amis de Donald Trump, c’est tous les jours Noël depuis le 5 novembre. Alors qu’il est désormais assuré de retrouver la Maison Blanche après la passation d’investiture du 20 janvier, le 45e et donc futur 47e président des États-Unis commence à distribuer les postes clés de sa future administration. Une répartition qui profite très largement aux proches du milliardaire. Quelle que soit leur (in)expérience.

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À l’image de Steven Witkoff, magnat de l’immobilier new-yorkais à la tête d’une fortune estimée à plus d’un demi-milliard de dollars et partenaire récurrent de Donald Trump lors de parties de golf. Un homme qui, malgré son absence de passé en politique, va devenir « special envoy to the Middle East », soit le représentant personnel du chef de l’État américain au Moyen-Orient. Et cela en pleine crise géopolitique et militaire entre Israël et ses voisins.

« Steve sera une voix acharnée en faveur de la paix, et nous rendra tous fiers », a notamment assuré Donald Trump au moment d’officialiser son choix. Et de vanter les qualités de son ami, « un dirigeant hautement respecté dans les affaires comme en matière de philanthropie » en plus d’avoir réussi à « renforcer et à offrir du succès à toutes les communautés et tous les projets sur lesquels il a travaillé ».

Dans le système politique américain, les « special envoys » (ou émissaires en français) sont chargés par le président ou le secrétaire d’État (l’équivalent du ministre des Affaires étrangères) de les représenter personnellement dans des missions diplomatiques. Mais à l’inverse d’ambassadeurs, dont le rôle est formalisé (ce sera l’ancien gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee en Israël), ils peuvent agir hors des circuits conventionnels pour faire passer des messages ou exercer une influence.

S’ils sont généralement nommés pour répondre à des préoccupations du Congrès ou du grand public, leur nombre n’est pas défini fixé et chaque dirigeant d’administration peut décider à sa guise d’en choisir autant qu’il lui sied. En l’occurrence, au regard du contexte au Proche-Orient, il est certain que Steven Witkoff sera un rouage important de la politique de Donald Trump. En juillet, il tressait en tout cas des lauriers à celui qui a depuis été élu, jugeant son approche « positive pour Israël et pour la région ».

Dans une série de messages publiés sur X fin juillet, Steven Witkoff poursuivait : « Avec Trump président, le Moyen-Orient a connu une paix et une stabilité historiques ». Avant d’ajouter que « la force est ce qui évite les conflits », évoquant à cet égard les lourdes sanctions prises par la première administration Trump (2016-2020) pour s’attaquer aux finances de l’Iran, grand argentier des groupes armés menaçant l’État hébreu. Il saluait également les accords d’Abraham, ces traités signés sous l’égide de Donald Trump en 2020 et actant la normalisation des relations entre deux pays arabes (les Émirats arabes unis et le Bahreïn) avec Israël. Soit l’un des grands succès diplomatique du premier mandat.

Mais au-delà de cette approche commune logique entre deux amis qui ont fait campagne ensemble, cette nomination vient aussi récompenser une proximité très étroite en affaires, comme le rappelle le média spécialisé sur la politique américaine The Hill. Les deux hommes sont notamment impliqués, avec les fils de Donald Trump -Eric et Don Jr.- dans le lancement (pour l’heure mitigé) de « World Liberty Financial », une plateforme proposant des prêts financiers fondée sur les cryptomonnaies.

Donald Trump et Steven Witkoff partagent en outre depuis le mois de septembre une expérience beaucoup plus personnelle puisqu’ils jouaient ensemble au golf lors de la seconde tentative d’assassinat ayant visé le milliardaire, en Floride. Un événement qui les a semble-t-il rapprochés, Trump ayant choisi son ami ainsi que l’ancienne sénatrice Kelly Loeffler pour présider son comité d’investiture, c’est-à-dire l’organisation en charge de préparer la prise de pouvoir officielle, le 20 janvier prochain. Le signe qu’aux yeux de Donald Trump, la sagesse n’attend pas le nombre des années (d’expérience en politique).

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