Donald Trump accuse Kamala Harris de vouloir "l'exécution de bébés" avec son programme sur l'avortement

L'avortement s'annonce comme l'un des thèmes centraux de la campagne pour la présidentielle américaine. Dans une virulente charge contre Kamala Harris, Donald Trump a accusé ce mercredi 24 juillet la vice-présidente des États-Unis d'être "une personne radicale et folle" sur la question de l'avortement, allant jusqu'à affirmer, sans preuve, qu'elle était favorable à "l'exécution de bébés".

"Elle veut des avortements aux 8e et 9e mois de grossesse, ça lui va, jusqu'à la naissance et même après la naissance, l'exécution d'un bébé", a-t-il déclaré lors d'un meeting de campagne en Caroline du Nord, son premier depuis que Joe Biden s'est retiré de la course pour la Maison Blanche. "Parce que ce n'est pas un avortement. C'est l'exécution d'un bébé", a-t-il assuré.

Un thème central pour la campagne

Kamala Harris n'a pourtant jamais rien dit de tel. Elle a en revanche mentionné à plusieurs reprises la question de l'avortement depuis qu'elle fait campagne pour l'élection présidentielle de novembre.

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Lors de son premier meeting à Milwaukee, dans le Wisconsin, mardi, elle a promis d'empêcher "les interdictions extrêmes de Donald Trump en matière d'avortement, parce que nous faisons confiance aux femmes pour prendre des décisions concernant leur propre corps et ne pas laisser leur gouvernement leur dire ce qu'ils doivent faire".

"Lorsque je serai présidente des États-Unis, quand le Congrès adoptera une loi pour restaurer ces libertés, je la signerai", a-t-elle encore affirmé mercredi dans l'Indiana.

Ce n'est pas la première fois que Donald Trump émet de telles accusations. En 2019 déjà, il affirmait que "la position des démocrates sur l'avortement est désormais si extrême qu'ils ne voient pas d'inconvénient à exécuter des bébés APRÈS leur naissance" - ce qui est faux.

Harris défend l'accès des femmes à l'avortement

La Cour Suprême, à majorité conservatrice grâce à Donald Trump, a mis fin à la protection du droit à l'avortement au niveau fédéral en juin 2022. Par cette décision de juin 2022, la plus haute juridiction américaine a redonné aux États toute latitude pour légiférer dans ce domaine.

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Depuis, une vingtaine ont interdit l'IVG, qu'elle soit réalisée par voie médicamenteuse ou chirurgicale, ou l'ont strictement encadrée.

Or Kamala Harris, ancienne procureure générale de Californie, où elle s'occupait en particulier des affaires de fraude et de viol, est une ardente défenseure de l'accès des femmes à l'avortement.

Dans un communiqué commun publié lundi, 22 groupes de protection des droits de la femme ont d'ailleurs présenté Kamala Harris comme "la principale porte-parole au sein de l'administration Biden en faveur du rétablissement du droit à l'avortement" au niveau national et lui ont apporté leur soutien officiel.

De son côté, le Parti républicain a adopté un programme s'opposant à "l'avortement tardif", affirmant que les États doivent être "libres" de légiférer sur l'IVG. Une position assouplie par rapport à 2020 et 2016, lorsque les républicains souhaitaient interdire l'IVG dans tout le pays au-delà de 20 semaines. Trump a par ailleurs estimé auprès du magazine Time en avril qu'il devait revenir aux États de décider ou non de poursuivre les femmes ayant avorté au-delà de la limite autorisée par la loi.

Article original publié sur BFMTV.com