Donald Trump élu président des États-Unis: avec qui va-t-il gouverner?

Donald Trump a remporté la course à la Maison Blanche face à Kamala Harris, après l'élection de ce mardi 5 novembre. Le milliardaire fera son retour à la Maison Blanche en janvier, quatre ans après l'avoir quittée. Il devra ainsi reconstituer autour de lui une nouvelle équipe pour mener sa politique et "guérir le pays", comme il l'a annoncé lors de sa prise de parole.

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Comme le note le Washington Post, sur les 42 personnes qui ont travaillé dans l'équipe gouvernementale lors du premier mandat de Donald Trump, 24 ont soutenu sa candidature à un second mandat. Nombre d'entre eux n'ont pas hésité à critiquer le milliardaire à plusieurs reprises, à l'instar de son propre vice-président de l'époque: Mike Pence.

Parmi les noms avancés par les médias américains ou directement par Donald Trump ou son entourage, on trouve une quasi-totalité d'hommes.

• JD Vance, un vice-président très radical

Un visage dont on est sûr qu'il sera aux côtés de Donald Trump pour ce nouveau mandat est celui de JD Vance, qui deviendra son vice-président à la Maison Blanche. Après avoir durement critiqué Donald Trump par le passé, JD Vance est rapidement devenu une figure des républicains, en étant parfois plus radical que le milliardaire sur certains sujets.

Ancien militaire et auteur à succès, cet élu de l'Ohio de 39 ans et au profil éclectique n'a eu de cesse de défendre au Congrès américain les causes chères à l'ancien président républicain, comme la lutte contre l'immigration, la défense du protectionnisme économique ou la baisse de l'aide à l'Ukraine.

"Je tiens à féliciter notre formidable vice-président JD Vance", a lancé Donald Trump ce mercredi lors de son discours.

• Un poste pour Elon Musk?

Dans cette prise de parole plutôt courte pour revendiquer sa victoire, le républicain de 78 ans a également cité un autre nom notable. Il a rendu hommage à Elon Musk, le milliardaire fervent soutien de Donald Trump, qui a notamment fait plusieurs apparitions à ses côtés durant la campagne.

Depuis plusieurs semaines, il est cité comme pouvant obtenir une place dans l'équipe gouvernementale de Donald Trump et il est dit qu'il pourrait être en charge du "département de l'efficacité gouvernementale" avec l'objectif de réduire les dépenses étatiques de plusieurs milliards de dollars. Il aurait la possibilité de "repartir à zéro" en ce qui concerne les fonctionnaires d'État.

Le propriétaire de X et de SpaceX n'accéderait certainement pas à un poste de secrétaire d'État en raison du risque de conflit d'intérêts que cela créerait, mais il pourrait jouer un rôle important dans l'entourage du prochain 47e président des États-Unis.

"Musk ne veut pas devenir secrétaire de quelque chose. Je veux dire, pour être honnête avec vous, j'adorerais l'avoir... mais il fait d'autres choses", avait ainsi lancé Donald Trump lors d'un meeting en Arizona.

• Robert Kennedy Jr et la santé

"Si vous voulez me voir à Washington, votez pour Donald Trump". Alors qu'il s'était initialement présenté à l'investiture du Parti démocrate, puis s'était lancé dans la course à la présidentielle en tant qu'indépendant, Robert Kennedy Jr. avait finalement soutenu le républicain. Il figure aujourd'hui dans les noms potentiels pour entourer le futur président.

"Je vais le laisser se déchaîner sur la nourriture. Je vais le laisser se déchaîner sur les médicaments", avait déclaré Donald Trump lors de son meeting au Madison Square Garden de New York.

Cet avocat en droit de l’environnement a affirmé qu'il pourrait être en charge du département de la Santé et des Services sociaux. Le neveu du célèbre président assassiné est notamment connu pour sa défiance envers les vaccins. Il avait comparé les restrictions durant la crise du Covid-19 aux conditions de vie d'Ann Frank, tuée dans un camp de concentration nazi.

Un responsable de l'équipe de campagne de Donald Trump a affirmé à CNN que "RJK Jr" n'aurait sûrement pas un poste de secrétaire d'État mais qu'il aurait en tout cas accès "aux données relatives aux vaccins afin de vérifier leur sécurité".

• Mettre rapidement sa patte sur le ministère de la Justice

Une chose est presque certaine, une fois de retour au pouvoir, Donald Trump ne devrait pas trop tarder pour imposer sa patte sur le ministère de la Justice, en renvoyant notamment Jack Smith, le procureur qui l'a inculpé pour avoir tenté de manipuler les résultats des élections de 2020.

Il a déclaré à Fox News en juin qu'il voulait que son futur ministre de la Justice poursuive "ses ennemis". Il pourra également chercher à se débarrasser des poursuites pénales fédérales engagées contre lui.

Plusieurs noms pour ce poste sont cités dans les médias américains à l'instar de Ken Paxton, Jeff Clark ou encore Mike Lee, des soutiens fidèles qui n'ont eu de cesse de critiquer les poursuites pénales contre l'ancien président ou de contester l'élection de Joe Biden. Une candidate possible est aussi Aileen Cannon, la juge fédérale qui a rejeté l'affaire des documents classifiés de Donald Trump.

• Pas de certitudes pour les ministères régaliens

Les choix de Donald Trump pour les postes régaliens seront aussi particulièrement scrutés. Aucune annonce n'a été faite officiellement, et les médias américains se risquent à de nombreuses suggestions.

Parmi elles, on trouve, par exemple, un nom célèbre du trumpisme: celui de Mike Pompeo, ancien directeur de la CIA puis ancien secrétaire d'État entre 2018 et 2021, resté fidèle à Donald Trump.

Est également mentionné, Marco Rubio, sénateur de Floride et candidat à la primaire républicaine en 2016, durant laquelle Donald Trump l'avait surnommé "Little Marco". Marco Rubio était notamment dans la liste des candidats pour le poste de vice-président finalement donné à JD Vance.

Selon Politico, Ric Grenell est aussi considéré en tant qu'ancien directeur par intérim du renseignement national. Il est notamment connu pour s'être retranché dans le Nevada pour faire valoir des accusations de fraude électorale dans l'État après les élections de 2020.

Enjeu majeur de l'élection de Donald Trump, plusieurs noms cités pour occuper des fonctions régaliennes sont pour une baisse de l'aide à l'Ukraine comme Elbridge Colby ou le sénateur Tom Cotton, qui avait également préconisé le déploiement de l'armée pour réprimer les manifestations "BlackLivesMatter" après l'assassinat de George Floyd.

• Agriculture, commerce, Trésor...

Politico s'avance également sur le poste de ministre de l'Agriculture, qui pourrait être accordé à Sid Miller, un ancien cow-boy de rodéo devenu commissaire à l'agriculture de l'État du Texas. Il est un fervent supporter de Donald Trump et un climatosceptique convaincu. Autre nom mentionné: Kip Tom, ancien ambassadeur du président républicain auprès des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, également climatosceptique.

Bien qu'il ait rétropédalé sur ses propos, Donald Trump avait envisagé de nommer Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, au poste de secrétaire au Trésor. Une position également envisagée pour John Paulson, devenu milliardaire vendant à découvert des subprimes en 2007.

Pour ce poste ou celui du commerce, les médias américains tablent également sur Robert Lighthizer, un autre des rares à avoir servi tout au long du premier mandat et qui avait supervisé l'utilisation agressive des droits de douane par Donald Trump et les efforts déployés pour négocier des accords avec la Chine, le Canada et le Mexique.

Également ancien candidat sérieux au poste de vice-président, le gouverneur du Dakota du Nord Doug Burgum pourrait hériter du département de l'énergie.

Article original publié sur BFMTV.com